Il est 21 heures passées quand nous descendons du train à Rambouillet (Yvelines). Il ne restait que des créneaux tardifs pour le spectacle. C’est un peu tard pour mes deux jeunes accompagnateurs, j’ai nommé James (mon fils) et Malo (son copain), mais on n’a pas tous les jours l’occasion d’aller au château après le départ des derniers visiteurs. S’y rendre à la nuit allait sûrement augmenter nos chances de trouver un peu de magie de Noël. À l’approche, l’un de mes deux joyeux préados répète le mot château avec un accent « drôle » alors que l’autre dit « nul » en boucle. Autant dire que, pour la magie de Noël, ce n’est pas gagné. La magie de l’adolescence, elle, nous enchante déjà. 11 ans, c’est le nouveau 14.
On pénètre dans le parc. Sous nos pieds, de vieux pavés. Le château de Rambouillet a une histoire passionnante : construit sous François Ier, fréquenté par Napoléon, il fut ensuite longtemps propriété de la présidence de la République. J’en ai parlé aux garçons pendant le trajet en train. Ça les a scotchés comme vous pouvez imaginer. Ce soir, le château est illuminé de rouge. C’est beau. Les enfants se mettent à courir dans le parc. C’est un peu la fête.
Avec ce « Fabuleux Noël », nous allons assister à un spectacle ambulant. Le principe : tous les quarts d’heure, un guide mène un groupe sur un parcours tout le long duquel se produisent des acteurs amateurs costumés. Après une petite attente, nous voilà partis. On nous équipe d’abord de capes. Puis on se glisse dehors, dans les jardins, le froid et le noir avant d’arriver… dans une yourte en Norvège, chaleureuse et colorée. Elle est habitée par une famille : la grand-mère tricote, un garçon pique des oranges avec des clous de girofles pour Noël, une mère parle avec sa fille… Je n’en mettrais pas ma main à couper mais j’ai l’impression que mes accompagnateurs sont assez pris par cette scène. Ils ne font, en tout cas, aucun bruit. Ce qui est le signe que quelque chose se passe. On frappe à la porte. C’est le facteur. Il a une lettre de France pour la jeune fille qui s’appelle Ilda.
Sans trop spoiler, je peux vous dire que, à la suite de cette lettre, la jeune Ilda va venir passer les fêtes en France. Dans un château – vous n’allez jamais deviner lequel ! – où travaille, par ailleurs, un jeune homme qui était le petit ami d’Ilda lorsqu’ils étaient enfants. L’histoire est bien ficelée. Elle donne une vraie trame aux scènes qui prennent place dans les magnifiques salles du château. De plus, les metteurs en scène ont trouvé un bon truc pour nous faire voyager dans le temps : le Nisse. C’est un génie de la mythologie nordique qui peut changer de forme. Grâce à un coup de grelot et une formule magique qu’Ilda va nous apprendre, on va le faire apparaître, et chaque fois il va nous changer d’époque.
Une bonne histoire plutôt qu’un cours d’Histoire
On va, par exemple, jouer à colin-maillard avec la reine Marie Leszczynska, la princesse polonaise qui épousa Louis XV. Chez le couple royal on rencontrera un pèlerin mystique. C’est le roi mage Melchior, personnage fascinant et très bien joué, avec lequel, pendant un court instant, on va rechercher l’esprit de Noël dans une étable à Bethléem.
Les scènes se succèdent. C’est assez rythmé. Les concepteurs ont décidé de nous servir un spectacle très léger en Histoire. On ne risque pas d’apprendre grand-chose mais on ne s’ennuie pas non plus. Même les plus jeunes. Et c’est une occasion, si vous ne le connaissez pas, d’explorer le château. Ne ratez pas (parce qu’on ne fait qu’y passer) la chambre bleue de Napoléon puis sa salle de bains qui est littéralement la plus belle salle de bains de tous les temps.
Maintenant, dansons le charleston à l’époque de Scott Fitzgerald et d’Ernest Hemingway. Les fêtardes des Années folles saisissent les mains des deux garçons pour les faire danser. Ils font bonne figure. Ils sont même (vous ne leur direz pas…) assez mignons. Même si après ils disent que c’était « trop gênant »…
L’histoire finit de façon festive avec un bal de Noël organisé pour la visite du couple royal venu, comme Ilda, de Norvège. Et, pendant que l’esprit de Noël danse, dans la salle de Bal, l’histoire d’amour arrive à son apogée grâce à un mot et à un fruit confit dans une papillote. Moi, j’ai passé un bon moment… mais les enfants ?! « C’était drôle ! L’ambiance était très gaie », me disent-ils. Et je n’avais pas tort à propos de ce qui s’est passé dans la yourte. James me dira plus tard au sujet de Malo : « Dans la yourte, il était complètement envoûté ! » Envoûté. C’est le mot qu’il a utilisé. Ce n’est pas un peu la magie de Noël, ça ?
Infos pratiques : spectacle Le « Fabuleux Noël » du château de Rambouillet (Yvelines). Jusqu’au 15 décembre. Les vendredis de 18 h 30 à 23 h, les samedis de 9 h à 23 h, les dimanches de 9 h à 21 h. Durée : 1 h. Tarifs : 24,99 € (plein tarif), 12,99 € (4-15 ans), gratuit pour les moins de 4 ans. Accès : gare de Rambouillet (ligne N) puis 1 km à pied. Plus d’infos sur lefabuleuxnoel.com
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27 novembre 2024 - Rambouillet