Randopolitain : Balade sur les rives de l’Oise chez Van Gogh

Les berges de l’Oise à Auvers. Vianney Delourme pour EYP

De la gare d’Auvers-sur-Oise (ligne H) à celle de Mériel (ligne H). Itinéraire de 23 km (sentiers en terre ou gravillonnés : 95 % / trottoirs : 5 %) – 7 heures de marche. Sur le parcours : gares de L’Isle-Adam et de Valmondois (ligne H). Parcours inspiré du sentier de grande randonnée GR 1. Cet itinéraire s’inscrit dans le cadre du Randopolitain, un cycle de 100 randonnées organisé par Enlarge your Paris jusqu’aux Jeux olympiques de 2024 en partenariat avec Transilien SNCF et la Fédération française de la randonnée pédestre en Île-de-France

Après avoir remonté la petite rivière du Sausseron depuis Valmondois, vous traversez l’Oise pour ensuite arpenter les lisières de la forêt domaniale de L’lsle-Adam et la réserve naturelle régionale du Marais de Stors, avec ses blanches falaises dont on a extrait la pierre de construction de l’église de la Madeleine à Paris, ou encore des bâtiments de la banque de France. Autant de lieux naturels et de monuments souvent méconnus et pourtant à portée de passe Navigo, avec la ligne H du Transilien.

Lieu de villégiature de la « bonne société » parisienne

Au XIX^e siècle, l’arrivée du train « le Valmondois » a pourtant fait des berges de l’Oise un lieu de villégiature très couru des milieux artistiques et de la « bonne société » parisienne. Au fil du parcours, on admire de nombreuses maisons qui racontent cette époque, comme celle du peintre fauve Maurice de Vlaminck dont la modeste maisonnette se tient au détour d’un sentier de randonnée, au bord d’un ruisseau. Ou encore les belles demeures, châteaux de princes comme les Bourbon-Conti, et immenses villégiatures 1900 dont certaines, décaties, témoignent des riches heures de la Belle Époque.

Il y a une belle variation de perspectives et de points de vue, des panoramas très larges ouverts sur l’horizon et des cheminements enserrés au fond de vallons forestiers. Cette succession d’ambiances agricoles et rurales fait le charme de ce parcours.

Infos pratiques : Le parcours intégral est à retrouver gratuitement sur openrunner.com. Vous pouvez aussi télécharger ici le parcours en format GPX afin de le lire sur votre téléphone portable ou appareil GPS. Il vous faut au préalable avoir chargé des applications (gratuites) permettant de lire ces fichiers, comme Open Runner (Google Play et App Store), Google Earth (Google Play et App Store) ou GPX Viewer (Google Play). Pour rejoindre la gare de départ, consultez le calculateur d’itinéraires transilien.com

Sur le chemin

La réserve naturelle du Marais de Stors

Gérée par Île-de-France nature, la Réserve naturelle régionale du Marais de Stors est un concentré de marais, roselière, aulnaie marécageuse, coteaux boisés et falaises calcaires, qui offre sur une poignée de kilomètres des paysages surprenants et très préservés. Le site, avec son tracé de chemins et de petits ruisseaux (dont il ne faut pas s’éloigner), est le fruit de nombreuses interventions humaines. Elles ont commencé par les moines cisterciens qui, au XI^e siècle, ont défriché pour cultiver, creuser des viviers de poissons et faire construire l’abbaye du Val, toujours debout. Puis à partir du XVII^e siècle, les carrières de calcaire ont été exploitées de façon intensive pour la construction de nombreux édifices parisiens prestigieux, comme la Banque de France. Grâce au sentier de découverte qui traverse la réserve, vous longerez la falaise rocheuse où nichent plusieurs espèces de chauves-souris, ainsi que des pelouses calcaires, milieux très fragiles. Vous découvrirez également les zones humides et leurs occupants, dont 66 espèces d’oiseaux et 27 espèces de libellules. En tout, pas moins de 450 plantes et plus de 200 espèces de champignons sont présentes sur le site.

Plus d’infos sur iledefrance-nature.fr

Les falaises de Stors

Il y a plus de 40 millions d’années, le bassin parisien se trouvait… sous la mer ! Au fil du temps, des milliards de coquilles d’animaux aquatiques se sont accumulées au fond de l’eau pour former, petit à petit, la roche calcaire. Depuis, la mer s’est retirée, et la falaise que vous pouvez observer sur ce site, désormais au grand air, est un fragile vestige de ce phénomène sous-marin très ancien. Sa qualité et sa belle couleur l’ont vite fait apprécier des habitants : Dès le XII^e siècle, les moines cisterciens procédèrent ici à l’extraction du calcaire, très prisé pour la construction. Transformées en carrière, les falaises de Stors ont alimenté de nombreux chantiers tels que ceux des églises de L’Isle-Adam et d’Auvers, ainsi que des chapiteaux de l’église de la Madeleine à Paris. Au XIX^e siècle, l’exploitation de la carrière prend une ampleur industrielle. Les conditions de travail manuel des ouvriers sont alors très difficiles : extraire un bloc de 5 tonnes nécessite le travail de 3 hommes, 13 heures par jour pendant 6 jours. La crise de 1929 et l’utilisation grandissante du béton dans les constructions mettent un terme à l’activité des carrières. Elles sont alors transformées en champignonnières, une activité elle aussi abandonnée aujourd’hui. Les anciennes carrières sont désormais d’accueillants refuges pour les chauves-souris.