De la gare de Crouy-sur-Ourcq à celle d’Isles–Armentières–Congis (ligne P) / Itinéraire de 23 km (sentiers en terre ou gravillonnés : 90 / trottoirs : 10 %) – 7 heures de marche. Possibilité de réduire le parcours à 11,5 km en marchant entre la gare de Lizy-sur-Ourcq et celle d’Isles– Armentières–Congis (ligne P). Durée : 3 h. Cet itinéraire s’inscrit dans le cadre du Randopolitain, un cycle de 100 randonnées organisé par Enlarge your Paris jusqu’aux Jeux olympiques de 2024 en partenariat avec Transilien et la Fédération française de la randonnée pédestre en Île-de-France
Première étape : De la gare de Crouy-sur-Ourcq au canal de l’Ourcq
Dès les quais de la gare, on aperçoit les mâchicoulis et l’ancien donjon du château du Houssoy, une forteresse du XIVe siècle qui fut particulièrement meurtrie pendant les guerres de religion. C’est aujourd’hui une ferme. On emprunte la rue principale pour rejoindre le canal et un ravissant petit port. Un bar et un loueur de canoës (« Maison du Canoë – Actiloisirs ») animent ce hameau fluvial à partir duquel on part pour plusieurs heures de « croisière piétonne » en suivant le chemin de halage sur la rive gauche (dans le sens du cours d’eau). Le canal de l’Ourcq, long de près de 100 kilomètres, a été voulu par Napoléon Ier pour alimenter en eau potable les Parisiens et améliorer le transport des produits agricoles (blé de la Brie, betterave à sucre de l’Oise…) vers la capitale. Si sa construction fut décidée en 1802, le canal entra en service en 1822 et ne fut achevé qu’en 1825.
Deuxième étape : De Crouy-sur-Ourcq à Lizy-sur-Ourcq
Le canal suit les ondulations du terrain et notamment les variations du plateau briard. Ces méandres donnent au parcours tout son charme. Les arbres, et notamment les allées de peupliers, qui bordent le canal rendent le parcours bucolique. Peu après le départ, on aperçoit un petit pont encastré dans la berge : c’est là que la rivière de la Gergogne, venue de l’Oise, se jette dans le canal de l’Ourcq. Quelques villages et hameaux ponctuent le parcours : Gesvres-le-Duc, Marnoue-la-Poterie, Vernelle et Ocquerre (Seine-et-Marne), dont on aperçoit le clocher au loin. On y croise d’anciennes maisons d’éclusiers et quelques fermes, des petits ponts et parfois des barges en stationnement. À 400 mètres du hameau de Gesvres-le-Duc se trouve un somptueux château (privé) dont des pavillons et un très beau ponton du XVIIe siècle ont échappé aux destructions des guerres franco-allemandes. Autre curiosité à Marnoue-la-Poterie : les restes d’un bunker pris dans les racines d’un arbre en bord du canal, là où le chemin de halage rejoint la rue de la Rivière. Il faut dire que la région fut marquée par 150 ans de guerres franco-prussiennes et franco-allemandes (1810–1945). Enfin, à Lizy-sur-Ourcq (Seine-et-Marne), on peut apercevoir de gigantesques silos accolés à un ancien port fluvial qui permettait de charger le blé briard sur des barges. Juste avant les silos, on quitte le canal pour le chemin de Villers et les berges de la rivière de l’Ourcq, en direction de la confluence de la Marne et de l’Ourcq. Des fouilles archéologiques l’ont attesté : Lizy-sur-Ourcq est habité depuis des siècles, des millénaires même, car idéalement située entre rivière et fleuve, au bord du très fertile plateau céréalier de la Brie. L’arrivée du chemin de fer au XIXe siècle en a fait un lieu de villégiature apprécié des Parisiens, et notamment des grandes familles du monde forain, dont plusieurs possèdent des caveaux dans le cimetière du village (Bouglione, Zavatta…)
Il est possible de quitter le parcours à Lizy-sur-Ourcq et d’y reprendre le train
Troisième étape : De Lizy-sur-Ourcq à la réserve naturelle régionale du Grand-Voyeux
C’est à Lizy-sur-Ourcq que la rivière de l’Ourcq, née à 86 km en amont dans les plaines de l’Aisne, se jette dans la Marne. À partir de ce point de confluence, le canal de l’Ourcq change de « partenaire » pour désormais cheminer avec la Marne. On suit le fleuve jusqu’au village de Villers-les-Rigault (Seine-et-Marne) où l’on traverse le canal pour se balader à travers bois sur un petit kilomètre, avant de gagner la réserve naturelle régionale du Grand-Voyeux à Congis-sur-Thérouanne (Seine-et-Marne) – attention à la traversée de la départementale D121. Créée dans une ancienne carrière de sable et de graviers située en bord de Marne, la réserve naturelle du Grand-Voyeux a été ouverte en 2012 par le conseil régional d’Île-de-France et est gérée par Île-de-France Nature. Sur 200 hectares, dont 50 % d’étangs et de mares, se reposent et se reproduisent des oiseaux et des batraciens appartenant à plusieurs dizaines d’espèces. La majeure partie de la réserve demeure interdite au public. On y chemine sur des petits sentiers dotés d’observatoires. Apportez vos jumelles si vous en possédez. Avant de partir, vérifiez les horaires d’ouverture et les activités proposées sur le site de la réserve sur maisonsdugrandvoyeux.fr.
Infos pratiques : Pour ceux qui démarrent le parcours depuis la gare de Lizy-sur-Ourcq, il est possible de traverser le village en évitant de longer la départementale et en lui préférant le sentier de Mary pour gagner la rivière de l’Ourcq et découvrir quelques vestiges de moulins qui ont longtemps nourri la réputation des lieux. Au 13 de la rue du Vieux-Château, vous pouvez entrapercevoir, au bout d’une longue allée privée, un somptueux moulin médiéval. Après l’église du village, prenez le chemin de Villers, qui se trouve entre le canal et la rivière de l’Ourcq.
Quatrième étape : de Congis-sur-Thérouanne à la gare d’Isles– Armentières–Congis
Le village de Congis-sur-Thérouanne ne manque pas de charme avec sa belle église, ses corps de ferme briards et ses anciennes maisons de bourg. En le traversant par la rue du Vert-Moulin, on peut apercevoir la Thérouanne. La rivière se jette quelques kilomètres plus loin dans la Marne. À l’extrémité du village, on retrouve le canal, que l’on suit en restant rive gauche (dans le sens du courant) en direction de Villers-les-Rigault. On y quitte définitivement le canal de l’Ourcq par une allée arborée qui mène à un monument industriel digne de Jules Verne, l’usine élévatoire créée en 1868 pour pomper l’eau de la Marne en période de sécheresse et ainsi garantir le niveau du canal. L’association Au fil de l’Ourcq organise ponctuellement des visites du bâtiment qui est toujours en activité. De là, on rejoint la gare d’Isles –Armentières–Congis (ligne P) par un pont au-dessus de la Marne en apercevant la retenue d’eau qui alimente l’usine puis en admirant la très belle église du village d’Isles-Les-Meldeuses (attention à la circulation le long de la départementale D121).
Infos pratiques : Le parcours intégral est à retrouver gratuitement sur openrunner.com. Vous pouvez aussi télécharger ici le parcours en format GPX afin de le lire sur votre téléphone portable ou appareil GPS. Il vous faut au préalable avoir chargé des applications (gratuites) permettant de lire ces fichiers, comme Open Runner (Google Play et App Store), Google Earth (Google Play et App Store) ou GPX Viewer (Google Play). Pour rejoindre la gare de départ, consultez le calculateur d’itinéraires transilien.com
4 juin 2023 - Crouy-sur-Ourcq