Randopolitain : A travers les Vallées de l’Yerres et du Réveillon

Un moulin sur l'Yerres / © Vianney Delourme pour Enlarge your Paris — Un moulin sur l’Yerres / © Vianney Delourme pour Enlarge your Paris

De la gare de Boussy-Saint-Antoine (RER D) à celle de Boissy-Saint-Léger (RER A) / Itinéraire de 19 km (sentiers en terre ou gravillonnés : 90 % / trottoirs : 10 %) – 5 heures de marche. Parcours le long du sentier de grande randonnée de pays (GRP) de la Ceinture verte d’Île-de-France balisé par la Fédération française de la randonnée pédestre (*). Il est également possible de rejoindre la gare de Brunoy (RER D) en continuant 3 km le long de l’Yerres après le KM7. Cet itinéraire s’inscrit dans le cadre du Randopolitain, un cycle de 100 randonnées programmées jusqu’aux JOP2024 en partenariat avec Transilien et la Fédération française de la randonnée pédestre en Île-de-France

Au départ de la gare RER de Boussy-Saint-Antoine (Essonne), on commence par traverser une portion de ville comme on ne les aime pas : centre commercial, parkings, panneaux publicitaires partout. C’est ce que certains urbanistes ont appelé la « France moche ». Heureusement, on s’échappe très vite de cet environnement en gagnant au détour d’une route la rivière de l’Yerres et ses paysages immaculés : le moulin de Jarcy (XIII^e siècle) et l’ancienne abbaye du même nom, puis une ferme équestre installée dans un corps de ferme médiéval qu’entourent de vastes prés…

Désormais la ville est loin, on ne la retrouvera que 18 km plus tard, après avoir longé des berges bucoliques, des prairies humides, les jardins de belles propriétés bourgeoises du XIX^e siècle et des lotissements construits dans d’anciens parcs arborés. À presque mi-parcours, on quitte l’Yerres pour une ascension jusqu’au plateau briard que l’on aborde par le joli village de Mandres-les-Roses (Val-de-Marne), ancienne capitale horticole et désormais frontière entre l’Île-de-France rurale et la métropole.

À ne pas manquer : la découverte de la ferme de Monsieur, le frère du roi Louis XVI (et futur Louis XVIII). C’est un bijou dont la rénovation est quasiment achevée grâce à la Fondation du patrimoine. Un peu plus loin, cachée derrière une haie de thuyas, se trouve la Ferme briarde où une ancienne salariée de l’industrie pharmaceutique élève désormais de superbes poulets bios (en cas d’absence de la fermière, des distributeurs réfrigérés permettent de faire ses emplettes). De la ferme, on gagne la « Végétale », coulée verte construite sur l’ancienne voie ferrée qui courait jusqu’à la gare de la Bastille à Paris (voir plus ci-après). Cette agréable promenade en surplomb des champs de colza permet de rejoindre la vallée du Réveillon puis la forêt de Grosbois et la forêt de La Grange, que l’on traverse avant la gare du retour à Boissy-Saint-Léger (Val-de-Marne).

Infos pratiques : Le parcours intégral est à retrouver gratuitement sur openrunner.com et sur MaRando, l’application officielle de la Fédération française de la randonnée pédestre. Vous pouvez aussi télécharger ici le parcours en format GPX afin de le lire sur votre téléphone portable ou appareil GPS. Il vous faut au préalable avoir chargé des applications (gratuites) permettant de lire ces fichiers, comme Open Runner (Google Play et App Store), Google Earth (Google Play et App Store) ou GPX Viewer (Google Play). Pour rejoindre la gare de départ, consultez le calculateur d’itinéraires transilien.com.

*Parcours établi et publié grâce à la Fédération française de la randonnée pédestre d’Île-de-France. À noter : ce tracé s’écarte de celui de la Fédération française de la randonnée pédestre au kilomètre 7. Tracé indicatif, veillez à respecter le code de la route lors de vos déplacements.

Sur le chemin :

L’Yerres

Cette rivière, que l’on suit au départ de la randonnée et qui ira se jeter un peu plus loin dans la Seine à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), est encore très bucolique lorsque l’on parvient sur ses rives. Les nombreuses peupleraies qui la bordent, initialement plantées pour produire du bois de construction et fabriquer des allumettes, offrent des zones d’ombre où se reposer. Les pêcheurs y sont d’ailleurs nombreux aux beaux jours et l’on peut croiser des vaches et des chèvres qui pâturent sur les berges. Sur la rive droite, les maisons se font de plus en plus cossues à mesure que l’on se rapproche de la confluence avec la Seine. Certaines possèdent de jolis jardins qui bordent la rivière, et parfois même des pontons ou de petits kiosques dans le goût du XIX^e siècle. Les bords de l’Yerres furent longtemps un lieu de villégiature apprécié de la bourgeoisie industrielle – le Musée Caillebotte à Yerres (Essonne), ouvert dans une maison propriété de la famille du peintre, garde la mémoire de ce temps-là. Renaturée et largement préservée des constructions en raison des risques d’inondations, l’Yerres est aujourd’hui comme un magnifique couloir naturel qui permet de traverser des zones urbaines tout en étant presque à la campagne.

À tester : Balade de la Seine à l’Yerres à travers la forêt de Sénart

La « Végétale »

À Mandres-les-Roses (Val-de-Marne), le parcours de notre randonnée rejoint la « Végétale », ex-Tégéval, une trame verte de 20 km qui relie le lac de Créteil à l’ancienne gare ferroviaire de Mandres, au bord du plateau briard rural. Aménagée et gérée par Île-de-France Nature, cette promenade est le fruit de deux événements liés à l’histoire ferroviaire : en 1969, la ligne de chemin de fer de la gare de Paris-Bastille est supprimée, le train à vapeur fait place à un RER A qui n’emprunte pas tout à fait le même itinéraire… La fermeture de la ligne entraînera assez vite le déclin de l’activité horticole du plateau briard, où l’on a produit jusqu’au tiers des roses vendues au marché des Halles à Paris. Le déplacement des Halles de Paris à Rungis eut aussi pour conséquence la délocalisation de la production horticole et la fermeture de nombreuses pépinières. Quant à la gare de la Bastille, elle fut détruite en 1985 pour laisser place au fameux opéra. Et puis en 1988, il est décidé de mettre en place un programme de compensation écologique en lien avec un chantier du TGV de l’axe Paris-Lyon, qui passe en souterrain sous la voie ferrée fermée en 1969. C’est à ce moment qu’est décidée la transformation progressive de l’ancienne voie de chemin de fer en trame verte. Les travaux commencés en 2013 s’achèveront 10 ans plus tard ! Aujourd’hui, la Végétale connecte les espaces urbains du Val-de-Marne au massif forestier de l’Arc boisé (Domaine de Grosbois, Forêts de Notre-Dame et de La Grange) et au plateau agricole de la Brie. Cette promenade relie aussi les parcs départementaux et les liaisons vertes locales, comme les vallées des rivières de l’Yerres et du Réveillon.