De la gare de Villepinte à celle de La Courneuve (RER B) / Itinéraire de 19 km (sentiers en terre ou gravillonnés : 60 % / trottoirs : 40 %) – 7 heures de marche. De la gare de Groslay à celle de Saint-Leu-la-Forêt (ligne H) / Itinéraire de 19 km (sentiers en terre ou gravillonnés : 80 % / trottoirs : 20 %) – 7 heures de marche. Parcours en partie le long du sentier de grande randonnée de pays (GRP) de la Ceinture verte d’Île-de-France balisé par la Fédération française de la randonnée pédestre (*). Cet itinéraire s’inscrit dans le cadre du Randopolitain, un cycle de 100 randonnées organisé par Enlarge your Paris jusqu’aux Jeux olympiques de 2024 en partenariat avec Transilien et la Fédération française de la randonnée pédestre en Île-de-France
Nous sommes dans l’ancienne plaine des Vertus (Seine-Saint-Denis), là où, pendant des siècles, on a produit les légumes des marchés parisiens. Entre les années 1920 et les années 2000, ce sont des pavillons, des lotissements et des grands ensembles que l’on a plantés dans ce territoire, autrefois agricole et rural. Ainsi que de nombreuses coupures urbaines : autoroutes, voies ferrées, zone commerciales et artisanales… Drôle d’endroit pour une balade ? Pas tant que ça : ce territoire abrite aussi de magnifiques et gigantesques parcs, comme celui du Sausset aménagé autour de la rivière du même nom, entre l’aéroport Charles-de-Gaulle, la ville d’Aulnay-sous-Bois et le triangle de Gonesse.
Le troisième plus grand parc du Grand Paris
C’est le départ de cette balade depuis une gare du RER en plein parc. À peine croyable… De là vous marchez jusqu’au parc Georges-Valbon, véritable géant vert. C’est le troisième plus grand parc urbain du Grand Paris, après le parc du château de Versailles et le parc de Saint-Cloud, que vous traversez entièrement avant d’aller récupérer le RER à La Courneuve. Mais, entre les deux géants, la ceinture verte est aussi bien grise : il faut traverser Garonor et Parinor, le centre commercial et la place logistique accolée à l’A1, deux infrastructures géantes héritées des Trente Glorieuses.
Pour le piéton, c’est une véritable épreuve, suivie d’un parcours en milieu urbain parfois déboussolant. Curieusement, les abords de l’A1 enterré sont plutôt plaisants et verdoyants. Mais avant de parvenir au sublime parc Valbon par la face nord, avec une des plus belles vues qui soient sur le Grand Paris, il faudra longer l’aéroport du Bourget et le village des médias créé pour les Jeux olympiques 2024, deuxième bulle de gris dans cette ceinture verte. Un moment un peu long que la magie du parc Valbon efface très vite.
Infos pratiques : Le parcours intégral est à retrouver gratuitement sur openrunner.com et sur MaRando, l’application officielle de la Fédération française de la randonnée pédestre. Vous pouvez aussi télécharger ici le parcours en format GPX afin de le lire sur votre téléphone portable ou appareil GPS. Il vous faut au préalable avoir chargé des applications (gratuites) permettant de lire ces fichiers, comme Open Runner (Google Play et App Store), Google Earth (Google Play et App Store) ou GPX Viewer (Google Play). Pour rejoindre la gare de départ, consultez le calculateur d’itinéraires transilien.com.
*Parcours établi avec le concours de la Fédération française de la randonnée pédestre d’Île-de-France. Veillez à respecter le code de la route lors de vos déplacements.
Sur le chemin
Le parc du Sausset
C’est une énorme bulle d’oxygène et de vert, au milieu d’un océan de béton. Qu’on en juge : autour du parc du Sausset se trouvent l’aéroport Charles-de-Gaulle, le parc des expositions de Villepinte, la friche de l’ancienne usine Citroën, Garonor et Parinor – un centre commercial et centre logistique des Trente glorieuses – et puis quantité d’autoroutes qui se croisent au nord du parc – l’A1, l’A3 et la Francilienne. Au sud, il est bordé par l’ancienne cité des 3000 à Aulnay-sous-Bois. Ce parc à été voulu par les premiers élus de la Seine-Saint-Denis, qui souhaitaient créer rapidement des espaces verts dans un département en pleine urbanisation. Il tient son nom de la rivière du Sausset qui coule depuis les abords des pistes de l’aéroport Charles-de-Gaulle, et se dirige vers le parc valbon voisin. Dans les années 60, le département a racheté un ancien domaine agricole d’abord pour faire un bassin de rétention des eaux de pluies, et puis par achat successif de terrains agricoles, a créé ce qui est devenu le parc du Sausset : un ensemble de 200 ha de prés, de bois, de bocages, de belles perspectives, d’étangs et de mares, le tout miraculeusement accessible grâce à une gare du RER B située en plein parc.
Le parc Georges-Valbon
C’est tout simplement le troisième plus grand parc du Grand Paris, derrière le parc du château de Versailles et le parc de Saint-Cloud. 410 ha de prairies et de bois, mais aussi de buttes, de mares et de vallons où paissent les moutons de l’association Clinamen. Bordé par La Courneuve, Saint-Denis, Dugny, Stains (Seine-Saint-Denis) et Garge-lès-Gonesse (Val-d’Oise), ce parc a été imaginé dès les années 1920, au moment de la création du tout voisin aéroport du Bourget, dans un territoire qui était alors essentiellement agricole.
Entre Aubervilliers et Le Bourget, c’était la plaine des vertus, l’ancien ventre nourricier de Paris où l’on produisait jusqu’à la disparition des Halles de Paris l’essentiel et des petits légumes du quotidien. Pendant les Trente glorieuses, une partie de ces espaces maraîchers sont devenus des bidonvilles dans lesquelles s’entassaient les ouvriers italiens et espagnols, puis maghrébins et pieds-noirs, venus trouver du travail à Paris. C’est en partie pour eux qu’on a construit les grands ensembles de la Courneuve et d’Aulnay. Et c’est sur ces anciens bidonvilles et sur des maraîchages abandonnés que fut lancée à la fin des années 1960 la création du parc. Un chantier qui a a duré plusieurs décennies, ce qui se note dans l’évolution des espaces.
Dans les années 70, on imaginait que les habitants viendraient se reposer « au vert » en voiture et le parc était entouré de parkings et traversé de routes. Il a même été question dans les années 80 d’y faire passer une autoroute. Aujourd’hui, plus de voitures ni de routes, mais un ensemble d’espaces verts extrêmement variés avec au cœur du parc une immense prairie traversée par une rivière, où les habitants des environs viennent pique-niquer le week-end. Avantage de ce parc gigantesque, il est sillonné de petits chemins qui passent de vallon en vallon où il fait bon se perdre au gré des cours d’eau, des étangs et des magnifiques panoramas. Le parc Valbon offre ce qui est peut-être le plus beau point de vue sur le Grand Paris. Nous sommes pourtant dans une ancienne plaine maraîchère, donc toute plate. Toutes les bosses, vallons et montagnes ont été crées artificiellement avec des terres excavées du chantier de la gare RER des Halles et de l’autoroute A1. Seul petit hic, le parc est assez mal desservi en transports en commun, le plus simple étant de conjuguer le RER B avec le tram T 11 depuis Le Bourget. En attendant l’ouverture d’ici à 2030 des lignes 16 et 17 du métro du Grand Paris express, qui passeront par la future gare de La Courneuve Six-routes, qui se trouvera à proximité immédiate du parc.
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23 mai 2023 - Villepinte