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Promenade au petit trot à Versailles sur le thème du cheval

L'Académie équestre créée dans les Grandes Ecuries du château de Versailles par Bartabas / © Léa Chauvet
L’Académie équestre créée dans les Grandes Ecuries du château de Versailles par Bartabas / © Léa Chauvet

Entre le cheval de la cérémonie d'ouverture des JO exposé jusqu'au 24 novembre, l'exposition « Cheval en majesté », les spectacles de l'Académie équestre créée par Bartabas et la galerie des Carrosses, le cheval est un bon fil rouge pour une escapade à Versailles. Ce qu'a pu vérifier le journaliste d'Enlarge your Paris John Laurenson.

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Il a traversé la nuit un soir d’été pluvieux sous les yeux de milliards de téléspectateurs. Zeus, le cheval métallique et articulé qui a galopé sur la Seine lors de la cérémonie d’ouverture des JO, est venu se mettre au pré dans la cour royale du château de Versailles (Yvelines) jusqu’au 24 novembre. En tournant le dos à Zeus, on voit une autre représentation du cheval bien plus ancienne, celle du Roi Soleil sur sa monture, son bâton de commandant à la main, symbole d’une autorité qui se voulait absolue. Par sa maîtrise du cheval, le souverain voulait montrer sa maîtrise des affaires de la nation. Sa science de l’équitation, il la perfectionnait depuis son plus jeune âge à la chasse à courre.

À l’origine, Versailles, c’est une histoire de chasse et donc une histoire de cheval. Ce sont ses bois giboyeux qui ont attiré Louis XIII vers ce coin de l’antique forêt d’Yveline. Et avant que son fils y fasse pousser le plus grand palais du monde, Versailles était un relais de chasse.

Toujours soucieux d’éblouir, le Roi Soleil ne lésinait pas sur les fêtes. Pour la plus célèbre, Les Plaisirs de l’île enchantée, il fit venir un éléphant et un ours alors que lui-même paradait en déguisement grec sur le dos d’un cheval au harnais couvert d’or et de pierreries.   

Une tradition bien vivante

En face du château, cette tradition du spectacle équestre continue mais d’une façon épurée, qui révèle tout le mystère et la majesté du cheval. C’est ici, dans une partie des Grandes Ecuries où vivaient jadis jusqu’à 2 200 chevaux, que Bartabas, le créateur du cirque Zingaro, a installé son Académie équestre.

On y prend place dans la pénombre. Les lustres en verre ne sont pas encore illuminés. Sur les murs on distingue, telles des peintures rupestres, de beaux dessins au fusain noir d’équidés. Deux femmes de noir vêtues rentrent sur le sable ratissé du manège et lèvent leurs longs arcs de kyudo (tir à l’arc japonais). Elles tirent, les flèches rentrent avec fracas dans des cibles à l’autre bout de la salle. Le spectacle La Voie de l’Écuyère a commencé : une envoûtante chorégraphie de chevaux et de cavalières sur une musique de Jean-Sébastien Bach.

Une écuyère rentre alors en scène et fait presque danser son beau lusitanien blanc. Ce dressage, si dépourvu d’effort apparent, c’est l’équitation de tradition française. Maîtrise, légèreté et grâce. Une tradition qui a commencé dans ce manège-même sous le règne du grand Louis. Les scènes se succèdent. Les écuyères, masque d’escrime noir sur le visage, rapière à la main, galopent à toute allure vers les spectateurs avant de s’arrêter net. Puis de grands poulains libres courent autour de leurs cavalières à terre qui elles tournent comme des derviches faisant voler leurs longues jupes safran.

La statue équestre de Louis XIV devant le château de Versailles / © John Laurenson pour Enlarge your Paris
La statue équestre de Louis XIV devant le château de Versailles / © John Laurenson pour Enlarge your Paris

Un musée du luxe gratuit

Après le spectacle, il est possible de prolonger le moment en visitant les écuries et en regardant les écuyères prendre soin des chevaux. En semaine, elles perfectionnent leur équitation mais suivent aussi des cours d’escrime artistique, de kyudo, de danse et de chant, autant de disciplines mêlées ensuite aux spectacles qu’elles donnent les week-ends.  

À côté du théâtre, dans une autre partie des Grandes Ecuries, a été aménagée la galerie des Carrosses. La collection qui s’y trouve est sublime et présente des attelages aux noms prestigieux comme La Victoire, La Brillante, L’Améthyste, L’Opale… Il s’agit d’un musée du luxe et qui pourtant se visite gratuitement tous les samedis et les dimanches.

Dans la Petite Écurie, ainsi nommée non pas du fait de sa taille mais parce qu’elle hébergeait les chevaux d’attelage, moins nobles que les chevaux de selle de la Grande Écurie, on découvre désormais la galerie des sculptures et des moulages. L’effet de cette collection extraordinaire, plus entreposée qu’exposée, est fascinant et se vit comme une promenade et non comme une visite dans un musée d’art. Notre petit tour du Versailles équestre est terminé sans qu’on ait eu besoin d’entrer dans le palais. Si finalement vous en poussez les portes, sachez que vous pourrez découvrir jusqu’au 3 novembre « Cheval en majesté », une grande exposition consacrée à la civilisation équestre en Europe, la première d’une telle ampleur sur ce thème. Rien d’étonnant. Versailles n’en est pas à son galop d’essai.

Infos pratiques : château de Versailles, place d’Armes, Versailles (78). Accès : gare de Versailles Château–Rive Gauche (RER C). Plus d’infos sur chateauversailles.fr

La galerie des carrosses dans les Grandes Ecuries / © John Laurenson pour Enlarge your Paris
La galerie des Carrosses dans les Grandes Écuries / © John Laurenson pour Enlarge your Paris

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