D'une église qui fête cette année ses 800 ans, l'église Saint-Eustache, à une basilique nécropole des rois et reines de France, la basilique Saint-Denis, cette balade entre Paris et Saint-Denis est l'occasion d'explorer le 93 qui sera au cœur des JO. Fondateur d’Odos et éditeur d'une carte du Grand Paris cyclable, Adrien Laplanche partage avec nous ses itinéraires jusqu'aux Jeux olympiques en concoctant des tracés qui empruntent les plus belles pistes cyclables entre les sites des épreuves de Paris 2024.
Afin de découvrir le réseau des « pistes cyclables olympiques », Enlarge your Paris, en partenariat avec le ministère chargé des Transports, Île-de-France Mobilités et Odos, vous propose jusqu’au 13 juillet cinq balades gratuites depuis Paris vers les sites olympiques situés de l’autre côté du périph. De nouveaux aménagements cyclables ont été déployés en vue des Jeux de Paris 2024, qui marquent un nouveau cap dans la transformation de l’agglomération parisienne en capitale du vélo. Combinés aux itinéraires existants, ils donnent d’ores et déjà l’occasion de faire de belles promenades et de se familiariser avec les paysages du Grand Paris. Des itinéraires à retrouver dans la rubrique Jeux olympiques, et qui serviront aussi bien aux trajets du quotidien qu’à des échappées à vélo.
C’est un territoire qui a entamé sa mue à l’occasion du Mondial de football 98. La Plaine Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) sera de nouveau sous le feu des projecteurs cet été avec les Jeux de Paris, puisqu’elle abrite le centre aquatique, le village olympique et le Stade de France. À la faveur des JO, pas moins de quatre nouveaux ponts et passerelles ont aussi résorbé des discontinuités cyclables majeures. Par ailleurs, les berges du canal Saint-Denis ont été largement réaménagées : rive gauche, on trouve une piste cyclable pour les « vélotafeurs » pressés ; rive droite, une belle promenade partagée où l’on circule à fleur d’eau. On s’y sent si bien qu’on poursuivra jusqu’à la confluence, et même jusqu’au pont d’Épinay pour profiter des rives bucoliques de la Seine avant de rentrer vers Paris.
Notre promenade débute au pied de Saint-Eustache, la grande église des Halles (1er). On remonte la rue Saint-Denis jusqu’aux Grands Boulevards. Parvenu à la porte Saint-Denis, on résiste à l’appel du bouillonnant faubourg Saint-Denis (10e) pour rejoindre la porte Saint-Martin (10e) toute proche. Par un passage dérobé, sous l’arcade d’un hôtel néoclassique, on débouche comme par magie sur le canal Saint-Martin (10e) dont les quais, libérés des voitures il y a quelques années, sont devenus un lieu de flânerie et un axe cyclable très agréable.
Un décor de graffs et de vestiges industriels
Après une courte montée, voici la belle rotonde de la Villette (19e), l’un des rares survivants de la cinquantaine de pavillons d’octroi construits par Claude-Nicolas Ledoux aux portes de l’enceinte des Fermiers généraux. Face à elle, le bassin de la Villette lui offre une belle perspective. Arrivé au parc de la Villette (le plus grand parc de Paris), le canal Saint-Denis fait son apparition. Vous voici plongé dans un décor de graffs et de vestiges d’anciens sites industriels et d’entrepôts reconvertis.
Piétons et vélos s’y croisent de façon fluide et peuvent profiter de toute la largeur du quai, bien que l’on comprenne instinctivement qu’au bord de l’eau correspond l’espace privilégié de la déambulation et de la contemplation, et, inversement, que la bande de circulation est réservée aux vélos.
Bientôt, la ceinture de haubans du Stade de France (Seine-Saint-Denis) apparaît. On monte sur la dalle, déserte en journée, et on ne résiste pas au plaisir d’y faire quelques circonvolutions. Du côté de l’A1, une passerelle flambant neuve permet de rejoindre le centre aquatique olympique. Tendue vers Saint-Denis, la passerelle de l’Écluse, héritage de 1998, s’achève sur un escalier assez raide. Pour rejoindre la rive droite du canal sans mettre pied à terre, il faut retourner vers celle des Francs-Moisins.
D’un parc à l’autre
On passe les bateaux-lavoirs (depuis lesquels on rejoint facilement le centre de Saint-Denis), puis la gare. Les quais goudronnés font place à un simple halage, très roulant, qui se poursuit au-delà de la confluence avec la Seine. On file alors, dans la verdure, jusqu’au pont d’Épinay (Seine-Saint-Denis). Aux abords du centre-ville, de hauts murs de terrasse signalent les jardins d’anciennes maisons de campagne qui dominent le fleuve. La mairie est établie dans la plus vénérable ; on l’aperçoit bien depuis la rive opposée où la route, peu fréquentée, est abritée par de beaux platanes et bordée par un parc qui occupe toute la partie nord de L’Île-Saint-Denis.
Après le vieux bourg, on traverse le village olympique, établi de part et d’autre de la Seine avant de rejoindre Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) et son Grand Parc des Docks. Après avoir frôlé le Marché aux puces, on pénètre dans Paris par la rue du Poteau (18e), on contourne la butte Montmartre, puis on se laisse glisser avec délices le long du faubourg Poissonnière (10e), dont le calme contraste avec l’agitation des boulevards. Tout au bout, c’est Saint-Eustache. À certaines heures, les 300 derniers mètres sont envahis par une foule qui peut sembler infranchissable, mais en roulant au pas et en se signalant par de délicats coups de sonnette, on s’y fraye un passage sans trop de peine. Et puis rien n’interdit de s’arrêter avant à la terrasse de l’un des nombreux cafés du quartier !
Infos pratiques : boucle de 29 km depuis l’église Saint-Eustache (1er) jusqu’à Saint-Denis (93). Dénivelé : 165 m. À partir de 8 ans. L’itinéraire est à télécharger ici
Sur le site Anticiper les Jeux, retrouvez toutes les informations pratiques pour vous déplacer pendant les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, notamment à vélo. Et, pour mieux circuler à bicyclette dans le Grand Paris et trouver les sites de stationnement, vous pouvez télécharger gratuitement l’application Geovelo
Sur le parcours
Manger :
Dans le vieux Saint-Denis, vous trouverez tout ce qu’il faut pour vous restaurer. À quelques pas du musée d’Art et d’Histoire de la ville, on a testé un bistrot asiatique joliment nommé « La Petite Fille de Tan Chau », qui sert d’excellents bobuns (20, rue Gabriel Péri).
S’aérer :
En plein centre-ville de Saint-Denis, le parc de la Légion d’honneur occupe une partie des jardins de l’ancienne abbaye de Saint-Denis. On y accède facilement depuis la rue Pinel. Pour ceux qui souhaitent prolonger la promenade, il est possible de pousser jusqu’au parc de la Courneuve (Seine-Saint-Denis), 400 hectares de verdure organisés autour d’une succession de plans d’eau qui matérialisent la vallée du Croult. Des collines artificielles, savamment modelées, lui donnent un cachet unique et réservent de beaux points de vue sur les alentours.
Se cultiver :
La basilique de Saint-Denis, premier chef-d’œuvre de l’art gothique et nécropole des rois et reines de France, mérite à elle seule le voyage. Sa visite ne serait pas complète sans celle de l’abbaye, reconstruite au XVIIIe siècle. Il faut par ailleurs prendre le temps de flâner dans la partie nord du centre-ville, opération emblématique de rénovation urbaine qu’incarne notamment l’extension de la mairie, que l’on doit à l’architecte Henri Gaudin, et le siège du journal L’Humanité, signé Oscar Niemeyer. Basilique de Saint-Denis, 1, rue de la Légion d’Honneur, Saint-Denis (93). Ouvert tous les jours. Plus d’infos sur saint-denis-basilique.fr
Points de vigilance :
Le parcours emprunte, à quelques reprises, des allées non goudronnées qui restent parfaitement carrossables mais qui ne sont pas adaptées aux vélos de route. Autour du canal Saint-Denis, prenez garde à ne pas vous précipiter dans les escaliers sur les passerelles de la Darse du millénaire ou de l’Écluse. Enfin, rappelons que le parc de Saint-Ouen est accessible aux vélos, mais pied à terre. De manière générale, respectez systématiquement la priorité des piétons et le Code de la route : bien faire du vélo, c’est d’abord une question de courtoisie et prudence !
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8 juillet 2024 - Saint-Denis
