Ce reportage a été réalisé en partenariat avec SNCF Réseau dans le cadre de l’électrification de la ligne P entre Paris, Longueville et Provins dont nous parle la responsable de projet adjointe Valérie Beunardeau. Retrouvez la sélection à la suite de l’interview.
Où en est l’électrification de la ligne P aujourd’hui entre Paris et Provins ?
Valérie Beunardeau : La ligne P du réseau d’Île-de-France Mobilités, qui part de la gare de l’Est à Paris (10e) en direction de Provins (Seine-et-Marne), est actuellement électrifiée uniquement jusqu’à la gare de Gretz (Seine-et-Marne). Les trains qui circulent aujourd’hui fonctionnent à l’électricité et au diesel. Le chantier a commencé en janvier 2019 et a nécessité de nombreux aménagements comme le fait de rehausser certains ponts ou de détruire un tunnel afin d’ajouter les caténaires, c’est-à-dire les câbles sur lesquels le train vient capter le courant.
Quels sont les gains attendus ?
L’électrification va donner lieu à l’arrivée de nouveaux trains, des Franciliens. Ceci va avoir un impact sur l’empreinte carbone de la ligne car ces nouvelles rames vont permettre la suppression de près de 53 tonnes d’oxydes d’azote chaque année.
Quel est le calendrier de mise en service ?
Le chantier de l’électrification sera terminé en décembre. Nous allons ensuite procéder à des tests jusqu’à mi-2022 et faire circuler des trains spéciaux les nuits des week-ends pour vérifier que le courant est capté correctement et de manière uniforme sur l’ensemble des voies de cette branche. À partir de l’été 2022, les nouveaux trains pourront circuler.
Plus d’infos sur electrificationparistroyes.fr
Provins par la ligne P
Les remparts de Provins, inusables
C’est à la demande de Philippe-Auguste que sont construits, au XIIIe siècle, les remparts de Provins (Seine-et-Marne). D’où leur nom de « fortifications philippiennes » (l’expression fait encore plus d’effet si vous la prononcez d’un air détaché, laissant croire que vous êtes non seulement un médiéviste chevronné mais que vous demeurez humble face à l’étendue de vos savoirs). À l’époque, Provins possède l’une des plus grandes enceintes fortifiées de France avec 5 km de long. Il en demeure encore aujourd’hui 1,2 km. Ce mur de courtines et de tourelles avait bien sûr une dimension militaire mais servait aussi le prestige des comtes de Champagne qui étaient les maîtres des lieux. Aujourd’hui, les remparts sont en accès libre. Au-delà de la vue qu’ils offrent sur Provins et ses environs, vous trouverez sans doute émouvant de passer la main sur ces pierres qui ont traversé les siècles.
Plus d’infos sur provins.net
La Grange aux dîmes, machine à voyager dans le temps
Au Moyen Âge, Provins devient un important lieu de commerce avec ses foires qui drainent des marchands de toute l’Europe. La Grange aux dîmes sert de marché couvert jusqu’au XIIIe siècle et le musée qu’elle abrite revient sur cette histoire. Marchand d’épices italien, drapier provinois (la ville était réputée pour la qualité de son drap de laine) ou encore fourreur flamand, ils sont tous représentés sous forme de mannequins et un audioguide vous permettra de tout savoir sur l’histoire des foires et du commerce médiéval. C’est aussi l’occasion d’admirer les superbes voûtes de la salle basse et du rez-de-chaussée. Pas besoin de catapulte pour être illico propulsé au Moyen Âge.
Infos pratiques : La Grange aux dîmes, 3, rue Saint-Jean, Provins (77). Horaires variables selon la saison. Tarifs : 4,30 € (plein tarif), 2,80 € (4 à 12 ans). Plus d’infos sur provins.net
La tour César, plus belle la vue
Impossible de la manquer. La tour César, avec son donjon et ses tourelles d’angle, se voit de loin. Édifiée au XIIe siècle par le comte Henri le Libéral, elle avait une vocation militaire mais fut ensuite utilisée comme prison. L’occasion, depuis les tours de garde, d’admirer la vue sur Provins et ses alentours à vingt kilomètres à la ronde. Dans la salle des gardes, impossible de rester de marbre en contemplant les dix mètres sous plafond. À noter qu’il s’agit d’une activité deux en un : en plus d’une plongée dans l’Histoire, on constatera le lendemain que l’ascension de la tour a réveillé des muscles dans les cuisses dont les confinements successifs nous avaient fait oublier l’existence.
Infos pratiques : la tour César, rue de la Pie, Provins (77). Horaires variables selon la saison. Tarifs : 4,30 € (plein tarif), 2,80 € (4 à 12 ans). Plus d’infos sur provins.net
Les souterrains, coulisses de la ville
La crise sanitaire ne permet pas de les ouvrir actuellement. Mais guettez le moment où les souterrains seront à nouveau accessibles. Rendez-vous à l’Hôtel-Dieu pour découvrir ces galeries qui, initialement, servaient à extraire la terre à foulon, utilisée dans le nettoyage de la laine. Plus tard, elles servirent d’entrepôt, de cave, de refuge mais aussi de lieu de réunion pour les francs-maçons, entre autres… Autant dire que le guide qui vous accompagnera dans votre balade aura une multitude d’histoires à vous conter sur ces étonnants souterrains qui abritent de nombreux graffitis historiques.
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L’église et le prieuré Saint-Ayoul, le choc des époques
Gros coup de cœur pour Saint-Ayoul. L’audioguide se chargera de vous conter l’histoire de cet ensemble religieux qui a connu de multiples rebondissements au cours des siècles. On a été happé par la façon dont les époques s’entrechoquent harmonieusement. Côté église, au portail initial a été adjoint en 1990 un ensemble statuaire de l’artiste Georges Jeanclos. À la blancheur de la pierre d’origine répond le bronze des pièces contemporaines qui représentent notamment la vie de la Vierge ou encore les Évangélistes. À l’intérieur, les vitraux jouent aussi la carte du contemporain. Signés Gilles Rousvoal, ils représentent des saints (Ayoul et Médard), un ciel étoilé ou un bouquet de monnaie-du-pape, cette plante en forme de disques opalescents. Le prieuré a quant à lui rouvert ses portes en 2019 après 15 ans de restauration. Dans ses espaces dépouillés, des vestiges et des fresques ont été redécouverts. Là encore, des vitraux contemporains de l’artiste Udo Zembock confèrent un supplément de majesté à ces pièces immenses.
Infos pratiques : Église et prieuré Saint-Ayoul, 1, cour des Bénédictins, Provins (77). Horaires variables selon la saison. Tarifs : 4,30 € (plein tarif), 2,80 € (4 à 12 ans). Plus d’infos sur provins.net
La Légende des chevaliers et Les Aigles des remparts, spectacles d’antan
Vous êtes plutôt fauconnerie ou chevalerie ? À Provins, pas besoin de choisir puisque deux spectacles y sont proposés. Avec Les Aigles des Remparts, buses, milans, faucons, chouettes et hiboux déploient leurs ailes au-dessus de votre tête tandis que La Légende des Chevaliers met en scène les amours supposées du comte Thibaud de Champagne et de Blanche de Castille à grand renfort de cascades équestres, de combats à l’épée et de jeux médiévaux. L’ambiance est bon enfant et les enfants, justement, en redemandent.
Infos pratiques : Spectacle « La Légende des chevaliers » jusqu’au 7 novembre. Tarifs : 12,50 € (plein tarif), 8,50 € (4-12 ans). Infos et réservations sur provins.net. Spectacle « Les Aigles des remparts » jusqu’au 7 novembre. Tarifs : 12,50 € (plein tarif), 8,50 € (4-12 ans). Infos et réservations sur provins.net
Le Roy Lire, la cave-librairie
Dans l’une des fameuses caves voûtées provinoises se trouve une étonnante librairie. Elle possède un important fond dédié au Moyen Âge, mais pas seulement… Cornaqué par Maxime Flon, un vrai passionné, le lieu propose aussi un espace jeunesse, des jeux de tarots ou encore des vinyles neufs ou d’occasion. Le bon spot pour s’offrir un Chrétien de Troyes (Lancelot ou le Chevalier de la charrette par exemple, écrit à la demande de Marie de Champagne, épouse du comte Henri Le Libéral) mais aussi un exemplaire du tarot de Jodorowsky ou l’un des tout premiers albums solo du prolifique claviériste Rick Wakeman. Éclectique, ludique, magique en somme…
Infos pratiques : Librairie Le Roy Lire, 9, rue de Jouy, Provins (77). Fermé le lundi. Plus d’infos sur Facebook
Gourmandises médiévales, pour croquer l’Histoire
C’est à Provins même que Corinne Alaga produit et fabrique ses gâteaux inspirés de recettes médiévales à partir de matières premières bios. Elle a notamment ressuscité les massepains à la rose, premier biscuit vegan (car sans œufs) nés au XIIIe siècle. Pour notre part, on valide les macarons à la noisette dont le paquet n’a pas survécu au trajet retour en train Provins-Paris. Dans sa boutique, Corinne Alaga organise également des ateliers de pâtisserie ainsi que des cours de cuisine médiévale.
Infos pratiques : Gourmandises médiévales, 12, rue de Jouy, Provins (77). Ouvert tous les jours. Plus d’infos sur gourmandisesmedievales.com
L’Appart’, le bonheur est dans le distributeur
Provins regorge de restaurants. Parmi ceux-ci, on note l’initiative intéressante de L’Appart’ : à côté du restaurant, les propriétaires ont installé un distributeur automatique où ils proposent à la vente les plats à la carte. Le jour où nous sommes passés, un filet de daurade sauce yuzu côtoyait un burger ou une épaule d’agneau confite. Ne reste plus qu’à réchauffer son plat dans l’un des micro-ondes mis à disposition (le temps de cuisson est indiqué sur l’emballage). À vous de choisir ensuite où vous souhaitez les déguster. À Provins, les spots en plein air ne manquent pas.
Infos pratiques : L’Appart’, 37-39, rue du Val, Provins (77). Fermé les mardis et mercredis. Plus d’infos sur Facebook
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24 août 2021 - Provins