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Comment j’ai surfé comme à Teahupo’o à Cergy

La vague à surf artificielle de Cergy, l'une des plus grandes en extérieur en Europe / © Mélanie Rostagnat pour Enlarge your Paris
La vague à surf artificielle de Cergy, l’une des plus grandes en extérieur en Europe / © Mélanie Rostagnat pour Enlarge your Paris

Alors que les surfeurs des Jeux olympiques vont s'envoler pour Tahiti afin de se mesurer à la vague de Teahupo'o, une autre vague, artificielle et accessible en RER, déferle quant à elle sur les rives de l'île de loisirs de Cergy. Journaliste pour Enlarge your Paris, Renaud Charles s'y est offert une session de glisse.

La rivière olympique de Vaires-Torcy, la piste du Vélodrome national à Saint-Quentin-en-Yvelines, la vague à surf de Cergy ou encore les rochers de la forêt de Fontainebleau… Autant de lieux de sport qui font de l’Île-de-France le plus grand stade au monde desservi par 390 gares hors Paris. Des sites à découvrir jusqu’en septembre à travers une série de reportages en partenariat avec la Région Île-de-France

Teahupo’o, Hawaï, Biarritz, Nazaré, Cergy… Vous cherchez l’erreur ? Il n’y en a pas. Tous sont bien des spots de surf. S’il y a encore une trentaine de millions d’années le Bassin parisien abritait bien une mer, la ville du Val-d’Oise continue aujourd’hui de se trouver à 180 km des côtes. Ce qui ne l’empêche pas de posséder l’une des plus grandes vagues à surf artificielles en extérieur d’Europe. Une vague qui caresse maintenant depuis plus de dix ans les rives de l’île de loisirs régionale, réputée également pour son téléski nautique et sa rivière artificielle que l’on peut descendre en rafting.

Ici, nul besoin de regarder les horaires des marées. Juste les horaires d’ouverture. Mais comment donc fait-on pousser une vague si loin de l’océan ? Une question qui a de quoi vous plonger dans des abîmes de perplexité. Les ingrédients sont les suivants : prenez une bâche bien tendue et inclinée en forme de toboggan sur laquelle vous projetez de l’eau à forte puissance. Vous obtenez une vague statique qui permet de glisser et de faire des figures.

Équipé d’une combinaison intégrale et d’un bodyboard, me voici donc au pied de la vague pour écouter le briefing. Face à moi, sur le plan d’eau de l’île de loisirs, les wakeboarders s’en donnent à cœur joie sur le téléski nautique. Tout ça à moins de 30 km à vol d’oiseau du périphérique. Drôle d’oiseau quand même que ce paradis de la glisse !

Une sensation de glisse bluffante

Première chose à faire avant de se lancer sur la vague : être le plus détendu possible. Car il est inutile de penser résister à une eau propulsée à plusieurs mètres cubes par seconde. Il faut faire corps avec elle et accepter de ne pas tout contrôler. Une belle leçon de vie quand on y pense. Je m’allonge sur ma planche et entame ma session de glisse. Si les premières minutes s’écoulent un peu crispées, je finis vite par trouver la bonne posture et me sentir à l’aise. D’autant que je ne risque pas de me faire piquer par une méduse. Après la station couchée sur la planche, je m’essaye à la station à genoux. Il me faut deux tentatives pour y parvenir puis quelques instants ensuite pour trouver mon équilibre et me lancer dans des virages. Bien que l’on soit sur un plancher fixe, la sensation de glisse est bluffante.

Il ne me reste plus à ce stade qu’à franchir l’ultime cap de l’évolution darwinienne du surfeur, à savoir se mettre debout sur la planche. Après plusieurs essais au cœur de la vague qui finissent tous dans le décor, j’adopte une autre technique (et une autre planche) en m’élançant debout depuis le bord. Une stratégie qui va se révéler payante. Pendant deux minutes, me voici en plein rodéo aquatique. J’essaie de ne pas me faire désarçonner par les hectolitres d’eau qui filent à vive allure sous mes pieds et rendent l’équilibre extrêmement précaire. Je me rends compte à quel point ce qui paraît fluide et quasi naturel lorsque l’on regarde Kelly Slater (néo-retraité et 11 fois champion du monde de la discipline) exige en fait de réapprendre à se tenir debout. Mais ne passe-t-on pas toute sa vie à apprendre ? Comme quoi, à Cergy ou Tahiti, le surf est bel et bien une philosophie.

Infos pratiques : la vague à surf de l’île de loisirs de Cergy, 1, rue des Étangs, Neuville-sur-Oise (95). Ouvert tous les jours en juillet et en août, de 16 h 30 à 18 h 30 en semaine, de 10 h à 12 h 30 et de 13 h 30 à 19 h 30 le week-end. À partir de 8 ans. Tarifs : à partir de 12 € les 25 minutes et à partir de 23 € l’heure. Accès : gare de Cergy préfecture (ligne L et RER A) puis bus ligne 48 jusqu’à l’arrêt « Base de loisirs ». Plus d’infos sur cergy-pontoise.iledeloisirs.fr

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