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Comment j’ai osé pousser les portes du Crillon (après être passé 1 000 fois devant)

L'hôtel de Crillon sur la place de la Concorde à Paris / © Steve Stillman pour Enlarge your Paris
L’hôtel de Crillon sur la place de la Concorde à Paris / © Steve Stillman pour Enlarge your Paris

Il fait partie du décor de la place de la Concorde depuis plus de deux siècles mais pousser les portes de l'hôtel de Crillon ne va pas de soi. Sans y passer la nuit, on peut néanmoins trouver d'autres prétextes pour oser en franchir le seuil. Ce que le journaliste d'Enlarge your Paris Renaud Charles est allé vérifier.

Il trône depuis 1775  sur la place de la Concorde à Paris (baptisée à l’époque place Louis XV). Il a assisté aux premières loges au dernier souffle de Louis XVI, Marie-Antoinette et Danton, a accueilli la signature du pacte constitutif de la Société des Nations (l’ancêtre de l’ONU) et ne compte plus les défilés du 14 juillet passés sous ses fenêtres. Avec pareil CV, on comprend mieux pourquoi l’hôtel de Crillon (car c’est bien de lui qu’il s’agit) impressionne. Il est d’ailleurs fort probable (voire quasi-certain) que vous n’ayez jamais osé en franchir le seuil. D’autant que, autre ligne prestigieuse à son CV, il fait partie des 25 palaces que compte l’Hexagone.

Passé mille fois devant sans jamais avoir osé m’arrêter, j’avais fantasmé l’endroit à maintes reprises. Quel prétexte allait donc me faire basculer dans ce monde jusque-là resté parallèle ? Bien que j’eusse aimé qu’il s’agisse d’une victoire au Loto, il me fallait trouver autre chose dont la probabilité dépasse les 0,00000005 % pour pousser les portes de ce mythe. Et c’est une raison pas loin d’être aussi improbable qui m’en a donné l’occasion : une exposition au rez-de-chaussée de planches de skate customisées par des artistes, clin d’œil aux épreuves de skate des JO qui se déroulent cette semaine sur la place de la Concorde.

Ça c’est palace

Présentées jusqu’au 14 septembre, leur présence ne doit rien au hasard. Car, si l’hôtel affiche complet et qu’il vaut mieux au préalable avoir gagné à la loterie avant de songer y passer la nuit, le Crillon abrite aussi deux restaurants cornaqués par le Top Chef étoilé Paul Pairet, un salon de thé, un bar à cocktails ainsi qu’un spa. Encore faut-il le savoir. Et c’est donc là qu’interviennent les fameuses planches de skate. En déambulant dans le lobby et les salons attenants, on apprivoise les lieux et on en contemple le décor autant (voire plus) que les œuvres.  

Dès lors, déambuler dans un palace devient un luxe abordable, puisque totalement gratuit. Il est toutefois hautement probable que vous ayez envie de prolonger le plaisir. La bonne nouvelle, c’est que vous n’y laisserez pas toutes vos économies. Vous pouvez par exemple vous offrir pour seulement 10 euros un cookie glacé imaginé par le chef pâtissier Matthieu carlin sur la terrasse côté Concorde, boire un cocktail à 25 € dans le salon cossu des Ambassadeurs ou bien croquer dans un croque-monsieur à 20 € (avec sa salade) chez Comestibles dans le patio situé au cœur de l’hôtel. Ça c’est palace comme on le claironnait sur Antenne 2 au siècle dernier.  

Infos pratiques : exposition « Hôtel de Crillon X THE SKATEROOM » à l’Hôtel de Crillon, 6, rue Boissy d’Anglas, Paris (8e). Jusqu’au 14 septembre. Entrée libre. Œuvres vendues à partir de 185 €. Accès : métro Madeleine (lignes 8, 12 et 14) jusqu’au 1er septembre, puis Concorde. Restaurant Comestibles : plats entre 12 € et 58 €. Plus d’infos sur rosewoodhotels.com

La terrasse du restaurant Comestibles au coeur du Crillon / © Steve Stillman pour Enlarge your Paris
La terrasse du restaurant Comestibles au cœur du Crillon / © Steve Stillman pour Enlarge your Paris

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