« J’veux du soleil ! », chantait le groupe Au p’tit bonheur. Si vous aussi vous voulez contrer la grisaille parisienne, poussez les portes de L’Agrumiste, une boutique 100 % acidulée ouverte en 2021 rue de Sèvres à Paris (7e). Dès l’entrée, sur l’élégant comptoir, une ribambelle d’agrumes vous accueillent dans des saladiers en terre cuite d’inspiration méditerranéenne. À première vue, on croit reconnaître des citrons, voire quelques mandarines et pomelos. La réalité est beaucoup plus complexe. La dégustation est autorisée, voire recommandée pour y voir plus clair : nous découvrons ici la douceur du cédrat de Corse, les notes sucrées du sudachi, un petit citron japonais, ou l’intensité de la bergamote – qui n’est donc pas qu’un arôme pour sachets de thé !
On l’avoue, on voyait aussi le cédrat comme un ingrédient de parfum d’ambiance et la main de Bouddha comme un fruit cocasse qui n’existait que dans Top Chef. Bien qu’ils ne squattent pas les plateaux télés, les fruits de L’Agrumiste sont bien les stars du magasin et se déclinent en cakes, tartelettes, glaces, confitures (de la grande prêtresse de la confiture Christine Ferber), thé, jus ou même beaux livres.
Passion agrumes
La déco de L’Agrumiste est minimaliste avec ses murs blancs et sa petite étagère pour le côté épicerie. « Je suis très réceptive aux couleurs. Ces fruits qui font référence au soleil suffisent à donner toute la lumière au lieu », note la directrice du magasin, Amélie Rosselot. Cette ancienne cheffe du restaurant Foodentropie à Nanterre (92) a rejoint l’aventure, séduite par le concept de magasin-pâtisserie-épicerie imaginé par Laurent Boughaba, passionné d’agrumes, mais avant tout patron des chics maisons de retraite Villas Beausoleil.
En 2013, l’homme d’affaires, qui a grandi entre Fès (Maroc) et Montrouge, ressent le besoin d’un retour aux sources. Il achète une centaine d’hectares près de Fès et y crée son propre verger, dans lequel il s’amuse à faire pousser des agrumes plus rares et à y faire des croisements. « Ce sont des fruits qui sont le résultat de nombreux voyages aux cours des siècles », indique Amélie Rosselot, qui semble s’illuminer dès qu’elle tranche l’un de ses agrumes. La production se fait en partenariat avec l’INRA (Institut national de recherche agronomique), au rythme des saisons et avec des temps de stockage brefs.
Des guimauves à vous faire fondre
Lors de notre venue, Amélie Rosselot était en train de tester une nouvelle recette avec Alice Wilson, la chocolatière-confiseuse présente deux fois par semaine et créatrice des guimauves NWAJ. On goûte d’ailleurs l’une des guimauves au pomelo en vente sur place. De quoi réconcilier un cœur de pierre avec la célèbre confiserie. Bien sûr, à l’exception de nombreux grands chefs parisiens qui ont flairé les produits exceptionnels (Le Plaza Athénée, Lasserre ou encore Le Cheval Blanc font partie de leur clientèle), on ne vient pas chez L’Agrumiste avec sa liste de courses, au risque de se ruiner. Amélie Rosselot évoque néanmoins certaines personnes du quartier qui viennent régulièrement se fournir ici pour tester de nouvelles saveurs et recettes. Quoi qu’il en soit, on vous l’assure : après être passé chez L’Agrumiste, vous n’aurez plus aucun scrupule à offrir une orange à Noël.
Informations pratiques : L’Agrumiste, 82, rue de Sèvres, Paris (7e). Ouvert du mardi au vendredi de 12 h à 19 h, le samedi de 10 h 30 à 19 h. Accès : métro Duroc (ligne 13). Plus d’infos sur lagrumiste.com
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2 janvier 2023 - Paris