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À Saint-Ouen, on a mangé pour moins de 25 € chez Thierry Marx

Le Bouillons du Coq ouvert par Thierry Marx à Saint-Ouen / © Joséphine Lebard pour Enlarge your Paris
Le Bouillon du Coq ouvert par Thierry Marx à Saint-Ouen / © Joséphine Lebard pour Enlarge your Paris

À Saint-Ouen, le chef étoilé Thierry Marx a enrichi sa constellation d'adresses en ouvrant tout récemment Le Bouillon du Coq. Le principe : des plats de brasserie et des tarifs accessibles. Journaliste pour Enlarge your Paris, Joséphine Lebard s'y est attablée.

Devant la façade terracotta, à l’heure du déjeuner, la queue s’étire pour pénétrer au Bouillon du Coq, nouvelle adresse à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) ouverte quelques jours plus tôt. La raison de cet engouement se trouve sans doute sur cette même devanture. Sur l’une des lettres de l’enseigne, un profil façon médaille d’empereur romain se détache. Pour qui n’aurait pas reconnu la silhouette, la mention « par Thierry Marx », apposée sous le nom du restaurant, ne laisse plus aucune place au doute. C’est en effet le célèbre chef qui a repris cette institution audonienne autrefois connue sous le nom de Coq de la Maison blanche. L’idée : proposer un bouillon, soit un restaurant aux prix démocratiques. À la manœuvre, Thierry Marx a installé un fidèle, Thierry Martin, passé par l’Étoile du Nord ou le Mandarin oriental.

Après quarante minutes d’attente – pas de possibilité de réserver ici selon le principe du bouillon –, nous voilà installés dans la belle salle bleu canard du rez-de-chaussée habillée de toiles contemporaines judicieusement choisies. L’établissement compte aussi une salle à l’étage ainsi qu’une belle terrasse également en hauteur. « J’espère que vous aimez l’intimité », sourit l’homme installé à notre gauche. Car, effectivement, on est vraiment au coude-à-coude avec ses voisins. Si la conversation tombe en rade, il n’est pas difficile de se rabattre sur celle de la table d’à côté.

Un déjeuner en mode crescendo

Côté carte, on retrouve les plats qui ont fait le succès des bouillons avec les prix qui vont avec. J’opte pour le céleri rémoulade (3,10 €) tandis que mon complice de tablée choisit les œufs mayo (2,90 €). Le service est affable et rapide. Quelques minutes plus tard, nos entrées arrivent. Et là, il faut bien l’avouer : petite déception : le céleri est fadounet, la sauce rémoulade bien sage, manquant de ce côté un peu canaille qu’on aime dans les plats de bistrot. Mon acolyte est plus convaincu par les œufs mayo. Pour ma part, là encore, je trouve la mayonnaise assez quelconque…

Les plats relèvent le niveau. J’ai opté pour le parmentier de haddock (13,90 €). Alors certes, la mâche se trouve détrempée sous l’afflux de vinaigrette mais le parmentier, lui, tient la route avec sa panure bien croustillante et un poisson qui ne fait pas de la figuration. Dans l’assiette d’en face, la cuisse de poulet rôti au jus accompagnée de ses frites maison tient ses promesses, surtout quand elle s’affiche à 9,80 € ! À la table voisine, je lorgne la saucisse au couteau/ purée (12,60 €) fournie avec son petit volcan de sauce délicieusement régressif. Décidément, c’est un déjeuner en mode crescendo.

Le Bouillons du Coq ouvert par Thierry Marx à Saint-Ouen / © Joséphine Lebard pour Enlarge your Paris
© Joséphine Lebard pour Enlarge your Paris

Un service aux petits oignons

En dessert, mon complice choisit la mousse au chocolat (4,20 €) qui nous convainc tous les deux avec sa belle consistance et son cacao dont la profondeur demeure en bouche. Moi, ce sera la pavlova aux fruits de saison (6,80 €), en l’occurrence des fraises. La chantilly est bien aérienne, pas trop sucrée et la meringue exactement comme j’aime : encore un peu fondante à l’intérieur, collant très légèrement aux dents.

Alors soyons clairs : non, on n’a pas vécu une épiphanie gastronomique au Bouillon du Coq. Mais est-ce vraiment l’idée ? On y voit plutôt une adresse au rapport qualité/prix plus qu’honnête avec un service à saluer tant pour son efficacité que pour sa gentillesse (et franchement, vu le débit en termes de clientèle, cela ne doit pas être forcément évident). Le bon spot pour un déjeuner tardif après une virée aux Puces (on peut s’y sustenter en continu de midi à 23 h), pour s’offrir un gueuleton sans prétention après un match du Red Star où inviter notre pote fauché sans se mettre soi-même dans le rouge. Et franchement, c’est déjà plutôt pas mal, non ?

Infos pratiques : Le Bouillon du Coq, 37, boulevard Jean-Jaurès, Saint-Ouen (93). Ouvert tous les jours de midi à 23 h. Pas de réservation. Accès : métro Mairie de Saint-Ouen (lignes 13 et 14). Plus d’infos sur lebouillonducoq.com

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