Culture
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Elle instagrame la banlieue depuis 7 ans et en fait une expo éphémère

La friche du Kilowatt à Vitry vue par Le Grand Paris vu de ma Mini / © Le Grand Paris vu de ma Mini
La friche du Kilowatt à Vitry vue par Le Grand Paris vu de ma Mini / © Le Grand Paris vu de ma Mini

Ils sont encore rares les instagrameurs à s'intéresser à la banlieue. Cela fait maintenant sept ans que Julie Gourhant photographie l'outre-périphérique via Le Grand Paris vu de ma Mini, un projet lancé lors de son passage chez Enlarge your Paris en 2017. Entre-temps, elle a troqué sa Mini pour un vélo et capture inlassablement les paysages grand-parisiens au gré de ses déplacements. Les 15 et 16 juin, la friche de la Miroiterie à Ivry accueille une expo éphémère de ses clichés. Pour Enlarge your Paris, elle a partagé son regard sur le Grand Paris en mutation et aussi quelques-unes de ses adresses fétiches.

Comment est né « Le Grand Paris vu de ma Mini » ?

Julie Gourhant : Tout a commencé par un quiproquo ! Je devais booster le référencement du site d’Enlarge your Paris. Finalement on m’a créé une rubrique pour photographier la banlieue autrement. Ainsi est né « le Grand Paris vu de ma Mini » ! Au passage, je remercie Renaud Charles, le rédacteur en chef, pour l’idée du nom, et le photographe Jean-Fabien Leclanche pour son œil et ses conseils. La banlieue, je la trouve belle et authentique. Je l’ai parcourue pendant cinq ans au volant de ma Mini. Aujourd’hui, c’est avec mon Vélo « le Petit Porteur » que je l’explore dans tous ses interstices. En réalité, il y a tant de choses à raconter. Je me balade beaucoup et je ne trouve pas grand-chose de moche. C’est difficile de parler de ses photos mais Stéphane Juguet, à l’origine du « bazar urbain » la Miroiterie à Ivry (Val-de-Marne), est venu vers moi car il m’a dit apprécier la poésie, la mélancolie et l’évanescence qui ressortent de mes clichés. Je suis contente qu’il ait vu ce que j’avais eu envie de montrer !

Vous photographiez la banlieue depuis une dizaine d’années. Le Grand Paris a-t-il changé ?

Je suis arrivée à Ivry-sur-Seine il y a douze ans. Je vois beaucoup de choses qui changent. C’était drôle d’ailleurs de replonger dans certaines photos. Avant, il existait une véritable fracture du périph entre la BNF et Ivry. Aujourd’hui, tout est lié, imbriqué. Les paysages changent, et ces photos restent un vrai témoignage de ce qui n’est plus. J’aime partager le regard que je porte sur ces différents panoramas et les rencontres que j’y ai faites lors de mes cinq années de podcast sur Mon Paris FM et Les Muses de Paris. Les gens que j’ai rencontrés et qui font battre le cœur de la banlieue m’ont inspirée par leurs projets, leur détermination et leur fierté. J’étais heureuse de pouvoir les mettre en lumière.

 

 
 
 
 
 
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Comment l’exposition s’articule-t-elle ?

Je n’ai pas voulu choisir l’angle chronologique. J’expose 150 photos regroupées par thématiques : les carrés bleus « up to the sky », les silhouettes ou encore les bars. J’ai grandi dans un bar, je suis très attachée à ces petits troquets qui peuplent encore la banlieue.

Certaines choses ne se retrouvent-elles qu’en banlieue ?

Oui, je crois qu’il y a encore plein de petits commerces un peu désuets comme des pressings, des fleuristes, des coiffeurs, qu’on trouve désormais rarement dans la capitale, de plus en plus aseptisée.

Quelles sont vos influences ?

J’aime beaucoup les photos de l’Américain William Eggleston et du Belge Harry Gruyaert. J’apprécie leur sens du détail, du trash parfois, et leur sensibilité aux ambiances.

 
 
 
 
 
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Allez-vous vendre vos photos lors de cette exposition ?

Oui, ce sont des formats A3 avec un cadre dans le cadre, pour la mise en abyme et l’hommage rendu au format carré des photos Instagram qui m’a permis de diffuser ces images. Mais c’est une expo solidaire, le prix est libre, à partir de 10 €. Je ne suis pas là pour faire de l’argent. Je souhaite que les gens puissent repartir avec un souvenir accessible.

Vous postez beaucoup de vos photos sur votre compte Instagram, avez longtemps diffusé votre podcast, mais pour la première fois, vous vous mettez en avant avec une expo. Comment avez-vous sauté le pas ?

Je n’aime pas trop être dans la peau de la reine de la soirée ! J’ai sauté le pas car je ne suis pas seule et c’est tout un collectif qui est mis ici en avant. Il y a l’expo mais pas uniquement ! Le trio des Foune Curry va venir nous faire pogoter et Jasmine Vega nous faire vibrer avec son accordéon. Banban et Monpongo seront aux platines. Au final j’ai été super bien entourée. Je ne peux pas citer tout le monde mais les talents artistiques d’Aurélie Sanchez et du collectif Azarkosepela m’ont été précieux. Ben Coudert va nous livrer ses haïkus sur la banlieue. Camille Dunaigre s’est occupée de la scénographie et d’une capsule sonore qui va accompagner l’expo, Emma Moraldo s’est chargée de la vidéo. Le collectif Les Pains du dimanche participe aussi. Finalement, être nombreux sur ce projet permet d’abord de ne pas se mettre trop de pression et surtout, ce que j’adore, c’est tisser des liens sur le territoire. C’est ce que permet d’ailleurs la Miroiterie, qui n’est pas qu’un bar ou une friche culturelle, mais un vrai lieu de rencontres. D’ailleurs, le 16 juin, j’y donne un cours de yoga et un bain sonore à prix libre. Une autre occasion de nous y retrouver !

Infos pratiques : exposition « #Banlieues, Le Grand Paris vu de ma Mini » à La Miroiterie, 110, boulevard Paul Vaillant-Couturier, Ivry-sur-Seine (94). Vernissage et soirée samedi 15 juin à partir de 18 h (entrée libre), yoga et bain sonore dimanche 16 juin à partir de 17 h (prix libre). Accès : métro Mairie d’Ivry (ligne 7) / gare de Vitry-sur-Seine (RER C). Plus d’infos sur Instagram

 

 
 
 
 
 
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Les bonnes adresses outre-périphérique du Grand Paris vu de ma Mini

Les Tatas flingueuses

« C’est un univers que j’aime particulièrement, à la fois néo vintage et insolite. De plus, les Tatas flingueuses vendent beaucoup de pièces conçues par des créateurs du 93. Et j’adore la personnalité de Déolinda, la reine des Tatas flingueuses ! Enfin j’aime aussi pouvoir m’y poser pour boire un café ou manger un gâteau…»

Infos pratiques : 4 adresses à Montreuil, aux Lilas et au Pré-Saint-Gervais. Plus d’infos sur Instagram

Les Cheffes 

« C’est un café cantine solidaire et écolo au cœur de la Cité maraîchère de Romainville (Seine-Saint-Denis). Les trois cheffes à sa tête propose une cuisine à base des légumes produits sur place. Elles changent leur carte tous les jours et pratiquent des prix super doux. Et elles ont le projet d’ouvrir un food truck !»

Infos pratiques : Les cheffes, 6, rue Albert Giry, Romainville (93). Ouvert de 9 h 30 à 17 h les mardis et jeudis, de 9 h 30 à 19 h les mercredis et de 9 h 30 à 23 h les vendredis et samedis. Tarifs : entrée + plat ou plat + dessert : 13,50 € / plat du jour : 10 €. Plus d’infos sur lescheffes.fr

La Villa Mais d’ici

« D’abord j’adore le jeu de mots. Ensuite, j’aime l’ambiance qui y règne entre spectacles et résidences d’artistes. Cette friche artistique à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) existe depuis 2003 mais est restée quelque peu confidentielle. Et c’est ce que j’apprécie aussi ! On est loin des friches à la mode qui finissent toutes par se ressembler.»

Infos pratiques : Villa Mais d’ici, 77, rue des Cités, Aubervilliers (93). Plus d’infos sur villamaisdici.org

 
 
 
 
 
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La Pagaille

« La Pagaille à Ivry est tout simplement l’un de mes endroits favoris. Je l’ai vu naître et grandir ! J’y ai même cuisiné bénévolement. On y mange bien et à prix libres, et on peut chiner des pièces géniales à la recyclerie. C’est un peu mon Monop à moi ! Je file m’y acheter un petit truc dès que j’ai un coup de blues. Ça me rebooste !»

Infos pratiques : La Pagaille, 15, rue Ernest Renan, Ivry-sur-Seine (94). Ouvert du mardi au samedi de 13 h à 18 h. La cantine de La Pagaille est ouverte tous les jours sauf le dimanche de 12 h à 14 h 30 (tarifs libres). Plus d’infos sur la-pagaille.org

Le Petit Porteur

« C’est grâce à la super équipe du Petit Porteur que je me déplace désormais à vélo. Lorsque j’ai délaissé ma Mini, je me suis mise à rouler avec un vélo Graziella sans vitesses. J’ai eu ensuite envie d’un vélo électrique mais pas de ces énormes engins encombrants. Le Petit Porteur fabrique ses vélos à Châtillon (Hauts-de-Seine). Et Antoine, l’un des co-fondateurs, a su me conseiller, me faire essayer des modèles et assure un S.A.V. au top. Désormais, avec mes petites roues, mon panier et mon poncho, je trouve parfois que je ressemble à Elliott dans E.T. !»

Infos pratiques : Le Petit Porteur, 60, boulevard de Vanves, Châtillon (92). Plus d’infos sur lepetitporteur.com

La banlieue à travers l’objectif du Grand Paris vu de ma Mini

 
 
 
 
 
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