Quel peut être le point commun entre l’astronaute Thomas Pesquet, le fondateur de Twitter Jack Dorsey et l’habitant que je suis d’un village des Yvelines ? Si à vue de nez la réponse n’a rien d’évident, à vue d’oreille par contre elle crève les yeux et tient en trois lettres : Fip. Lancée en 1971, France Inter Paris est devenue en 50 ans la plus internationale des radios locales ! Elle est aussi un espéranto musical écouté aux quatre coins de la galaxie, de Groningen aux Pays-Bas, qui abrite l’un des plus importants fan-clubs de Fip, à la Silicon Valley où Jack D l’a consacrée dans un tweet « best radio in the world », en passant par le 7-8 et la station spatiale internationale, pied-à-terre de Thomas Pesquet dans l’espace.
Lors de sa récente mission, qui s’est achevée en novembre, ce dernier – au visage d’éternel jeune premier – s’est fait envoyer chaque semaine par les programmateurs de Fip des playlists pour rythmer ses journées. « Un jour, nous avons appris par hasard que Fip était sa radio préférée, raconte Hervé Riesen, directeur adjoint de Fip. Alors on a eu l’idée de lui envoyer des bouts de Fip dans l’espace pour les moments où il était autorisé à écouter de la musique, notamment pendant ses séances de sport ou durant ses temps libres. » Des sélections partagées ensuite avec les auditeurs terriens de la radio et désormais disponibles en ligne.
350 morceaux différents chaque jour
Mais alors, qu’est-ce qui fait le charme de Fip à travers le monde ? « On se situe en dehors des modes, explique Hervé Riesen. C’est un son intemporel qui dépasse les frontières. Et puis il n’y a pas de playlist répétitive, ce qui implique d’être inspiré tous les jours. » En chiffres, cela se traduit par 350 morceaux différents chaque jour rien que sur la tranche 7 h /23 h, alors que sur les radios commerciales un titre peut être diffusé jusqu’à 20 fois dans la même journée.
Pour Luc Frelon, 20 ans de maison, programmateur chez Fip est un métier d’artisan. « On fabrique artisanalement des enchaînements de trois heures de musique. Cela m’évoque l’époque des cassettes où l’on faisait des compils pour les partager avec nos potes. Lorsque je me lance dans une programmation, je ne sais jamais où je vais aller. Un titre en appelle un autre. On est dans le pur feeling avec pour seul cahier des charges de passer chaque heure trois ou quatre morceaux pop/rock, deux ou trois jazz, deux ou trois soul/funk/hip-hop, des musiques du monde, des musiques francophones et un classique. On tient compte également de l’heure à laquelle les titres sont diffusés pour coller à l’ambiance de chaque moment de la journée. »
Une ambiance à laquelle participent bien sûr les Fipettes, les fées Clochette de la radio qui viennent détendre l’âme des auditeurs de leur timbre inimitable. Si elles évoluent en solo derrière leur micro, aucune ne prétend au statut de soliste, défendant l’art de parler d’une seule voix comme dans un orchestre à cordes vocales. « C’est un climat, on fait partie de la musique », résume Charlotte Bibring, qui pensait rester trois semaines et qui en totalise aujourd’hui plus de mille. Vous êtes bien : vous êtes sur Fip ! Et vous ne voyez plus le temps passer…
Infos pratiques : Fip dans le Grand Paris sur 105.1 FM et ailleurs dans le monde sur fip.fr
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21 décembre 2021 - Paris