De la gare de Maisons-Laffitte (RER A) à celle de Poissy (RER A et ligne J) / Itinéraire de 20 km (sentiers en terre ou gravillonnés : 85 % / trottoirs : 15 %) – 6 heures de marche. Possible au kilomètre 11 de continuer sur le Grand Parterre conçu par Le Nôtre et qui rejoint le château de Saint-Germain-en-Laye et la gare du RER A de Saint-Germain-en-Laye. Parcours le long du sentier de grande randonnée de pays (GRP) de la Ceinture verte d’Île-de-France balisé par la Fédération française de la randonnée pédestre. Cet itinéraire s’inscrit dans le cadre du Randopolitain, un cycle de 100 randos programmées jusqu’aux JO de Paris 2024 en partenariat avec Transilien et la Fédération française de la randonnée pédestre en Île-de-France
Avec une superficie de plus de 3 500 ha, ce qui en fait le troisième massif forestier du Grand Paris (après Fontainebleau et Rambouillet), la forêt de Saint-Germain (Yvelines) est quatre fois plus grande que le bois de Boulogne (16e). Désormais classée en « forêt de protection » par un décret de 2019 (de même que Fontainebleau, Rambouillet, Sénart et Fausses-Reposes), la forêt de Saint-Germain est reconnue par la loi comme étant essentielle pour la santé des Grand-Parisiens. C’est également un des plus importants poumons verts situés sur la Ceinture verte francilienne.
Imaginée dans les années 1970, à l’époque où les premières lois de protection de l’environnement étaient mises en place en France, la Ceinture verte d’Île-de-France est officiellement créée en 1983 dans un périmètre compris entre 10 et 30 kilomètres de Paris, pour préserver les paysages naturels et agricoles de la région parisienne.
Un parcours à travers les arbres centenaires
Ce parcours propose de traverser la forêt en zigzag, à l’abri de ses arbres centenaires, tout en découvrant des monuments qui racontent l’histoire de France : le domaine de Maisons-Laffitte, l’immense perspective de Le Nôtre à l’extrémité du château de Saint-Germain-en-Laye, la Maison des demoiselles de la Légion d’honneur et l’ancienne cité royale de Poissy.
Si vous manquez de temps, il existe toutefois une variante plus courte : au kilomètre 11, vous pouvez longer le Grand Parterre de Saint-Germain-en-Laye pour rejoindre la gare du RER A deux kilomètres plus loin. Le paysage depuis cette perspective conçue par Le Nôtre est à couper le souffle, et il est possible de varier les plaisirs en faisant des sauts de puce en forêt par les grilles qui ceinturent le domaine.
La randonnée commence par la traversée du parc de Maisons-Laffitte (Yvelines), un lotissement de luxe créé au XIXe siècle par le banquier Jacques Laffitte, dans les jardins du château de Maisons, une magnifique « maison de plaisance » (un château consacré aux fêtes) construite dans la première moitié du XVIIe siècle selon des plans de l’architecte François Mansart. Ce château est considéré comme un chef-d’œuvre de l’architecture du XVIIe siècle, marquant la transition entre la fin de l’architecture de la Renaissance tardive et celle du classicisme. Racheté par l’État en 1905 pour le sauver de la démolition, il est ouvert à la visite. Le lotissement construit au XIXe siècle dans le parc du château ayant respecté les grandes allées de l’ancien domaine princier, sa traversée est un régal et un voyage dans le temps. Il n’est pas rare d’y croiser des cavaliers qui se dirigent vers la forêt.
Une villa classée au patrimoine mondial de l’UNESCO
Au kilomètre 11, vous découvrirez le Grand Parterre de Saint-Germain-en-Laye, chef-d’œuvre paysager de Le Nôtre qui offre une des plus belles vues sur le Grand Paris, et qui, si vous décidez d’abréger la randonnée, vous mènera au château de Saint-Germain-en-Laye, devenu le musée d’Archéologie nationale.
En pleine forêt, le parcours passe devant la Maison d’éducation de la Légion d’honneur à Saint-Germain-en-Laye, qui ne se visite pas. Créé par Napoléon pour donner une éducation choisie aux filles des récipiendaires de la Légion d’honneur, ce pensionnat est toujours en activité. Juste avant la gare du retour, à Poissy (Yvelines), vous pourrez admirer et visiter la collégiale de Poissy, où fut baptisé Saint Louis. Vous y contemplerez une magnifique mise au tombeau de la Renaissance.
Tout près de la Collégiale, la villa Savoye de l’architecte Le Corbusier incarne l’émergence sociale de la bourgeoisie industrielle du début du XXe siècle. Ce chef-d’œuvre de l’architecture moderne a été labellisé patrimoine mondial de l’UNESCO en 2016, au même titre que 16 autres réalisations de Le Corbusier.
Infos pratiques : Le parcours intégral est à retrouver gratuitement sur openrunner.com et sur MaRando, l’application officielle de la Fédération française de la randonnée pédestre. Vous pouvez aussi télécharger ici le parcours en format GPX afin de le lire sur votre téléphone portable ou appareil GPS. Il vous faut au préalable avoir chargé des applications (gratuites) permettant de lire ces fichiers, comme Open Runner (Google Play et App Store), Google Earth (Google Play et App Store) ou GPX Viewer (Google Play). Pour rejoindre la gare de départ, consultez le calculateur d’itinéraires transilien.com.
Sécurité des randonneurs :
La forêt est traversée en plusieurs points par des routes départementales dont l’une est dépourvue de passage piéton. Prenez les plus grandes précautions pour la traverser. Par ailleurs, certaines allées cavalières en forêt (on les reconnaît à la présence de fers à cheval peints sur les arbres aux croisements des chemins) portent bien leur nom : elles sont empruntées par des cavaliers, parfois à vive allure. Mais elles sont souvent doublées par des sentiers à l’écart, qu’il est conseillé de suivre.
Parcours établi et publié grâce à la Fédération française de la randonnée pédestre d’Île-de-France
Sur le chemin
La forêt de Saint-Germain, monumentale
C’est la forêt des rois par excellence, une immense étendue arborée dans laquelle les Louis aimaient à chasser. Louis XIII quittait le plus souvent possible son palais parisien pour les taillis de Saint-Germain, et c’est lors d’une partie de chasse commencée en son château de Saint-Germain-en-Laye que Louis XIV a découvert le site de Versailles, alors simple pavillon de chasse. Sans oublier leurs illustres prédécesseurs, François Ier, Henri IV ou Charlemagne pour qui la chasse était un art autant qu’une passion, et qui fréquentèrent eux aussi les allées cavalières de Saint-Germain. Le pouvoir royal était cynégétique, les têtes couronnées mettaient en scène leur courage et leur adresse par la chasse, qui d’ailleurs les occupait parfois autant que les affaires du royaume.
Après la Révolution, la forêt de Saint-Germain a dû résister au développement urbain du XIXe siècle : la fameuse Fête des Loges se déroule à la place d’un camp militaire avec un champ de tir de 50 ha créé par Napoléon III, en plein cœur de la forêt. Un peu plus au nord, la gare de triage d’Achères créée à la fin du XIXe siècle s’étend sur 100 ha. Toujours à la fin du XIXe siècle, la ville de Paris a créé un champ d’épandage pour les boues urbaines, autrement dit les résidus des toilettes, sur plus de 400 hectares entre la partie nord de la forêt et la Seine. La plus grande usine de retraitement des eaux d’Europe s’y trouve aujourd’hui, entre la forêt et les bords de Seine. Sans oublier les différentes routes départementales qui traversent le massif. La forêt a ainsi perdu 800 ha entre Napoléon Ier et le début du XXe siècle. Classée en forêt de protection depuis 2019, la forêt de Saint-Germain abrite une faune (oiseaux, amphibiens, insectes) et une flore très riches.
Le panorama sur le Grand Paris depuis la perspective de Le Nôtre, dans le Domaine national de Saint-Germain-en-Laye / © Vianney Delourme pour Enlarge your Paris
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21 septembre 2023 - Poissy