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Ophélie Ta Mère Nature, la green guérillera du Grand Paris

Ophélie Ta Mère Nature / © A.I.M
Ophélie Ta Mère Nature / © A.I.M

La ville béton n'est pas une fatalité. Ophélie Damblé, alias Ophélie Ta Mère Nature, a rejoint les rangs de la Guerrilla green et procède par petites touches pour verdir le Grand Paris.

Elle est en première ligne de la Guerrilla green. Armée de sachets de graines et de ses mains vertes, Ophélie Damblé, alias Ophélie Ta Mère Nature, s’est donnée pour mission de végétaliser le Grand Paris. Ce matin de novembre, nous avons rendez-vous avec elle au cimetière du Père-Lachaise (XXe). Après avoir récupéré de la mousse sur quelques tombes, elle nous emmène voir une fresque végétale réalisée avec l’une de ses amies dans une rue voisine. Il suffirait donc d’un peu de mousse et d’une colle à base de farine et d’eau pour verdir la ville, la rendre plus artistique mais aussi plus conviviale. Car la Guerrilla green revêt un aspect social. Les plantes permettent d’entamer la conversation, de pacifier et de déstresser.

« Je viens de la campagne mais Paris me stimule. Plutôt que de tout quitter pour m’exiler en pleine nature comme pas mal de mes amis, j’ai décidé de rester et d’agir », confie Ophélie. Terre-pleins, friches, bouts de trottoirs, Ophélie opère par petites touches. « On peut faire une petite action qui peut marquer durablement, il suffit de s’y mettre. A Paris, la nature est partout, c’est juste qu’on n’y prête pas attention. »

Une forme de jardinage politique et poétique

Pour le faire savoir, la green guérillera sème des vidéos de vulgarisation dédiées à l’écologie sur sa chaîne YouTube, sans oublier d’y ajouter une pointe d’humour. Ce jardinage à la fois politique et poétique, forme de désobéissance végétale, prend racine au XVIIe siècle en Angleterre. Alors que le pays est en proie à la famine, ceux que l’on appelle les diggers se rebellent contre l’ordre établi et se mettent à cultiver illégalement des terres privées pour nourrir la population. Plus tard, en 1973 à New-York, l’artiste-peintre Liz Christie décide de transformer un terrain vague jonché d’ordures en un parc, et initie au passage le terme de Guerrilla green.

Aujourd’hui, ce hacking végétal a essaimé aux quatre coins du globe, ralliant à sa cause des fidèles toujours plus nombreux. « N’importe quel lieu peut être un terrain de jeu végétal. Il suffit de regarder et de se projeter. » Vert l’infini et au-delà !

Infos pratiques : Guerrilla green, guide de survie végétale en milieu urbain, un livre d’Ophélie Damblé et Cookie Kalkair (Ed. Steinkis). Les vidéos d’Ophélie Ta Mère Nature sont à retrouver sur YouTube

A lire : Leslie Garcias, la scénographe qui veut végétaliser la ville