Après l'auberge espagnole, place à la salle de concert espagnole. Chez O'GIB, on vient pour le bon son mais aussi le resto, les expos, le club de lecture... Et samedi 21 janvier, c'est l'inauguration officielle de 14h à minuit.
Le nouveau-né de la scène musicale montreuilloise, O’GIB, a déjà accueilli une quarantaine de concerts depuis son ouverture en juillet. Samedi 21 janvier, cette salle de concert-restaurant invite tous les amoureux de bon son à une inauguration rock’n’roll. Son directeur Gilbert Roggi, un ancien batteur de jazz devenu chanteur pop-rock, nous présente le projet.
Quelle est l’ambition du O’GIB ?
Gilbert Roggi : Notre volonté était avant tout d’initier un véritable lieu de vie, qui brasse un large public. Il est important que la salle vive aussi pendant la journée et pas seulement lors des concerts. En parallèle des concerts, nous accueillons des expositions de photos, du théâtre et un club de lecture. On a tout de suite envisager de compléter l’activité par un restaurant car financièrement c’est très compliqué de s’en sortir en tant que simple salle de concert. La programmation musicale est très éclectique, avec des artistes émergents et des figures déjà ancrées (Jeanne Added, Karoline Rose…). C’est toujours un risque de défendre des jeunes coups de coeur, on ne peut pas se le permettre tout le temps mais c’est important pour moi. Et parfois on a de belles surprises, comme Sighfire qui est financé par la DRAC pour ses trois dates chez nous. L’accueil d’artistes en résidence nous permet aussi de programmer à moindre coût.
Pourquoi s’installer à Montreuil ?
Dès le début de mes recherches j’ai ciblé Paris et, comme unique option en banlieue, Montreuil. J’y ai vécu seize ans et c’est un réservoir artistique fabuleux. On a mis un an et demi à trouver le lieu. J’aurai préféré une jauge un peu plus grande, de deux-cent personnes au moins (contre 138 actuellement), mais Paris est tellement cher ! Je connais bien le réseau montreuillois. Nous travaillons avec des associations et des structures déjà présentes, comme Les Tatas Flingueuses par exemple.
Après le Bataclan, comment se lance-ton dans un tel projet ?
Notre projet était déjà lancé et cette tragédie a renforcé ma motivation. Je me suis dit qu’on avait vraiment besoin de ce type de salles indépendantes. Ce sont les petites structures qui font vivre les musiciens et peuvent les aider à passer à la vitesse supérieure. C’est malheureux de voir le grand nombre qui étouffent et déposent le bilan. Si j’étais politicien, j’aiderais les salles qui en situation de survie plutôt que les grandes déjà établies, devenues de simples vitrines.
Les normes de sécurité ont été drastiques puisque nous sommes classés en ERP4, comme Bercy. C’est une erreur de l’administration qui a comptabilisé le restaurant dans la jauge d’accueil du public alors que celui-ci est fermé le soir. Nous allons devoir négocier car cela nous bloque pour obtenir certaines aides. Mais restons sur du positif : nous avons déjà notre petite renommée grâce à la qualité du son, et ça c’est top !
D’où vient le nom O’GIB ?
C’est une private joke ! Mes amis musiciens utilisaient ainsi le diminutif de mon prénom en se moquant de mon accent du sud.
20 janvier 2017 - Montreuil