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Au cœur de la vie des Poilus dans une tranchée reconstituée au musée de la Grande Guerre

Vue 3D de la nouvelle tranchée du Musée de la Grande Guerre qui ouvrira lundi 11 novembre  / © Ateliers Charrons
Vue 3D de la nouvelle tranchée du musée de la Grande Guerre qui ouvrira lundi 11 novembre / © Ateliers Charrons

Ce 11 novembre, le musée de la Grande Guerre à Meaux inaugure une « tranchée pédagogique à ciel ouvert », une reconstitution de tranchée de la Première Guerre mondiale dans laquelle on peut circuler pour mieux comprendre la vie des Poilus. Ce que nous explique Johanne Berlemont, responsable de la conservation du musée.

En août 1914, l’Allemagne envahit la France et, début septembre, les Allemands sont à 50 km de Paris mais, lors de la bataille de la Marne, une force franco-britannique les stoppe puis les repousse. Ça s’est passé ici, à Meaux ?

Johanne Berlemont : La ligne de front de la Bataille de la Marne était longue. 225 km. Mais le point de départ de la bataille, c’est Meaux (Seine-et-Marne). Le premier coup de canon a été tiré à Monthyon, à cinq kilomètres d’ici.

À part son emplacement géographique, qu’a-t-il de particulier votre musée ?

C’est un musée assez récent. On l’a ouvert en 2011. Il présente la Première Guerre Mondiale de façon généraliste en évoquant tous les belligérants et tous les fronts et en s’appuyant pour cela sur une collection exceptionnelle de plus de 70 000 objets

En avez-vous un préféré ?

J’aime beaucoup les objets issus de l’artisanat des tranchées : des objets fabriqués par les soldats avec la matière dont ils disposaient. Il y a notamment un quart – la petite tasse métallique du soldat qui contient un quart de litre – qui a été gravé et raconte en cinq dessins, un peu comme une bande dessinée, un homme qui revient du front et qui arrive dans un appartement où il retrouve son amie. On y trouve une dédicace sur le fond : « À ma Jeanne pour ses étrennes 1916. » À l’époque, on s’offrait des cadeaux pour le Nouvel An.

Vous pensez à d’autres trésors ?

Le point fort des collections du Musée de la Grande Guerre ce sont les uniformes. Nous avons des pièces qui sont maintenant quasi-introuvables, en particulier les uniformes français, britanniques, allemands et belges d’entrée en guerre. Les soldats sont représentés avec en tenue complète, c’est-à-dire avec l’équipement, les chaussures et les armements. C’est un peu notre Joconde !

Vous avez déjà aménagé deux reconstitutions de tranchées au sein du musée de la Grande Guerre. Pourquoi une nouvelle ?

En effet, nous avions déjà deux tranchées, une française et une allemande, avec un no man’s land, la terre sans hommes, cette bande de terre extrêmement dangereuse qui sépare les deux. Ce sont des espaces où les collections sont mises en situation mais elles ne sont pas accessibles aux visiteurs. On les regarde derrière une vitre. La nouvelle tranchée est totalement différente. Elle a été aménagée à l’extérieur, elle est beaucoup plus grande et surtout, on peut y déambuler. Le public s’y présente comme s’il était une nouvelle recrue. Il découvre ce que c’était de marcher entre des murs – un parapet et un parados – qui faisaient 2,50 m de haut et de ne pas voir ce qui se passait devant. Il va aussi découvrir qu’une tranchée était bien plus qu’une tranchée ! La tranchée devient, au fur et à mesure que la guerre s’enlise, une organisation défensive extrêmement complexe avec des tranchées de première ligne, de deuxième ligne, de troisième ligne, etc. À l’intérieur de cette organisation qu’on appelle le « système tranchée », il y a des dispositifs pour vivre et pour combattre et il y a même des dispositifs pour écouter et surveiller ce qui se passe dans le camp adverse.

Infos pratiques : Musée de la Grande Guerre, rue Lazare Ponticelli, Meaux (77). Ouvert tous les jours sauf le mardi de 9h30 à 18h. Tarifs : 10 € (plein tarif), 8 € (moins de 26 ans), gratuit pour les moins de 8 ans (la visite de la tranchée extérieure est comprise dans le prix du billet) / Pour le 11 novembre : tarif unique à 5 € (accès à la tranchée uniquement sur réservation). Accès : gare de Meaux (ligne P) puis navette gratuite jusqu’au musée (le week-end et pendant les vacances scolaires de la zone C. Plus d’infos sur museedelagrandeguerre.com

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