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Paris-Fontainebleau, une odysseine à vélo

La Seine au Coudray-Montceaux / © Jean-Fabien Leclanche pour Enlarge Your Paris
Le long de la Seine entre Paris et Fontainebleau / © Jean-Fabien Leclanche pour Enlarge Your Paris

La ligne droite n’est pas toujours la meilleure façon d’aller d’un point A à un point B. Pour s’en convaincre, il suffit de suivre la Seine à vélo de Paris à Fontainebleau pour partir à la découverte de paysages méconnus. Et pour profiter pleinement de la balade, munissez-vous de notre guide des "Rives de la Seine de Paris à Fontainebleau" disponible en librairie.

Un reportage tiré du Guide «Les Rives de la Seine de Paris à Fontainebleau», 100 adresses sélectionnées par la rédaction d’Enlarge your Paris (Ed. Ici / Avec le soutien de Grand Paris Aménagement). 10€. En vente sur librest, la Fnac et Amazon.

Cela sonne comme un défi, voire comme un gage après un pari perdu. Aller de Paris à Fontainebleau (Seine-et-Marne) en longeant la Seine à vélo, c’est en tous cas partir pour une aventure insoupçonnée à travers des paysages qui le sont tout autant. C’est aussi emprunter une portion de l’une des plus longues véloroutes au monde, la Scandibérique, qui relie Trondheim en Norvège à Saint-Jacques-de-Compostelle en Espagne sur plus de 5000 km. De quoi relativiser les 85km qui séparent les voies sur berges à Paris du château de Fontainebleau, deux des quatre sites classés au patrimoine mondial de l’Unesco en Île-de-France, avec la cité médiévale de Provins et le château de Versailles.

Alors pourquoi diable 85km alors qu’il n’en faut que 70 par l’autoroute A6 ?  C’est qu’à l’instar des 21 lacets de l’Alpe d’Huez, la Seine aime louvoyer. Heureusement pour le cycliste amateur, elle le fait sans tirer sur les mollets. Le plus dur cependant reste de se lancer et de vaincre le chant des chaises longues et des terrasses de café qui font tout pour vous attirer dans leurs bras dès la ligne de départ, située sur les berges de la rive droite au niveau de l’Hôtel de Ville (4e). Si les premiers hectomètres du tracé nécessitent de slalomer entre les piétons, les rollers, les cyclistes et les monoroues , on retrouve vite une trajectoire plus rectiligne une fois passé le pont de Sully.

Le pont du Port-à-l'Anglais entre Alfortville et Vitry / © Steve Stillman pour Enlarge your Paris
Le pont du Port-à-l’Anglais entre Alfortville et Vitry / © Steve Stillman pour Enlarge your Paris

Dans les coulisses de la ville

La vraie grosse subtilité du parcours survient une fois franchi la frontière du périphérique, juste avant de parvenir au confluent de la Seine et de la Marne, où trône l’immanquable pagode Chinagora. Là, il s’agit d’être concentré pour ne pas rater la passerelle d’Ivry-Charenton. Par chance, elle n’est pas du genre discrète. Construite en béton, elle enjambe la Seine avec ses murs entièrement tagués pour déboucher sur le quai Auguste Deshaies à Ivry (Val-de-Marne).

L’ambiance se fait alors de plus en plus industrielle avec notamment le quartier des Ardoines à Vitry (Val-de-Marne) et son monumental pont du Port-à-l’Anglais, cousin du pont de Brooklyn. Ce sont les coulisses de la ville qui défilent tel un chapelet d’usines, de cimenteries et de grandes infrastructures de transport comme l’A86 ou les couloirs aériens de l’aéroport d’Orly d’où s’échappent des rugissements assourdissants. Le changement de décor s’effectue après Corbeil-Essonnes (Essonne), dont la traversée ne laisse pas indifférent avec ses grands moulins, son vieux marché et son coquet centre-bourg.

La Seine au Coudray-Montceaux / © Jean-Fabien Leclanche pour Enlarge Your Paris
Les bords de Seine au Coudray-Montceaux / © Jean-Fabien Leclanche pour Enlarge Your Paris

La campagne à 40km de Paris

Au Coudray-Montceaux (Essonne), distante d’environ 40km du centre de Paris, l’urbain passe résolument la main à la nature. La balade prend un tournant résolument champêtre et ce jusqu’à l’arrivée à Fontainebleau. On vogue de pistes cyclables en routes départementales et de sentiers en chemins de halages. Même la parenthèse citadine offerte par la pittoresque Melun n’entame pas l’impression de s’être extirpé pour de bon de la frénésie du Grand Paris. C’est alors que l’on franchit le seuil de l’une des plus belles forêts de l’Hexagone, celle de Fontainebleau, qui elle-aussi pourrait rejoindre un jour la liste du patrimoine mondial de l’Unesco si la demande d’inscription, entamée en 2016, aboutit. Juste avant d’arriver à Fontainebleau, une halte s’impose dans l’irrésistible village de Samois-sur-Seine, patrie du guitariste de jazz manouche Django Reinhardt. Les adieux au fleuve se font ici, après presque 6 heures passées à ses côtés et le sentiment d’avoir voyagé grâce à lui. On se reverra.       

Infos pratiques : Du parc des Rives de Seine à Paris jusqu’à Fontainebleau, 85km le long de la Seine à vélo. Itinéraire consultable sur eurovelo3.fr. Retour en train en gare de Fontainebleau-Avon par la ligne R. Arrivée Gare de Lyon. Pas de supplément pour l’embarquement d’un vélo. Accès autorisé à bord du lundi au vendredi, avant 6h30, entre 9h30 et 16h30 et après 19h30. Le samedi, le dimanche et les jours fériés sans restriction.

Un reportage tiré du Guide «Les Rives de la Seine de Paris à Fontainebleau», 100 adresses sélectionnées par la rédaction d’Enlarge your Paris (Ed. Ici / Avec le soutien de Grand Paris Aménagement). 10€. En vente sur librest, la Fnac et Amazon.

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