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Avec « Insert Coins », la Monnaie de Paris se transforme en salle de jeux géante

Les bornes d'arcade sont à l'honneur à la Monnaie de Paris avec l'exposition "Insert Coins" / © Frédéric Bisson
Les bornes d’arcade sont à l’honneur à la Monnaie de Paris avec l’exposition « Insert Coins » / © Frédéric Bisson (Creative commons / Flickr)

Oubliez le sans contact ! Avec « Insert Coins », la Monnaie de Paris consacre une exposition aux flippers et autres bornes d'arcade auxquelles il vous sera possible de jouer grâce à une monnaie spécialement frappée pour l'occasion.

« On joue sa vie comme on joue au flipper / Déjà tout môme on flippe de bumper en bumper », chantait Téléphone en 1979. Quarante-cinq ans plus tard, c’est au tour de la Monnaie de Paris (6e) de nous inviter à tilter avec l’exposition « Insert Coins ». De l’après-guerre jusqu’aux années 2000, elle retrace de manière chronologique l’histoire des jeux de bistrot, de l’historique baby-foot lancé par la marque Bonzini aux bornes d’arcade Mortal Kombat et Space Invaders en passant par les flippers les juke-boxes chers à Fonzy et Danny Zuko.

Comme cela aurait été cruel d’admirer ces machines sans pouvoir les manipuler, la Monnaie de Paris a bien fait les choses : vous pourrez y jouer ! Pour ce faire, chaque visiteur de l’exposition se voit remettre dix jetons édités spécialement par le musée. Une bonne occasion de retomber en enfance avec ses enfants. 

L’essor de la société de loisirs

Derrière cette exposition interactive et divertissante, les commissaires de l’exposition Nicolas Galiffi et Jean-Baptiste Clais, spécialistes de la pop culture et des jeux vidéo, s’intéressent à l’émergence et à l’épanouissement de la culture des loisirs au cours de la deuxième moitié du XXe siècle. Un point de vue original pour parler plus généralement de l’histoire de la société du divertissement. Au fil de l’expo, on apprend ainsi que dans les années 1950 on soupçonne les flippers de rendre les adolescents (de plus en plus nombreux à la suite du baby-boom) violents et totalement accros ; cela ne vous rappelle pas quelques débats récents ?

Certains articles de presse décrivent même la passion pour le flipper comme une menace pour la société. On découvre aussi que les juke-boxes auraient apporté plus de mixité dans les cafés, auparavant essentiellement fréquentés par les hommes, puisque, grâce à ces « machines à tubes », les groupes de filles et de garçons se retrouvent dans les bars pour danser ensemble. Une passion de la danse qui n’anime alors pas tout le monde. « J’étais tranquille, j’étais peinard, accoudé au flipper », chante Renaud en 1978 dans Laisse béton, alors qu’Eddy Mitchell reste plutôt attiré par la fille aux yeux Couleur menthe à l’eau, quant à elle « accoudée au juke-box » et « maquillée comme une star de ciné ». Allez, hop, ne nous remerciez pas, ça y est, vous avez l’air en tête pour la journée. Une sorte de pièce virtuelle dans votre juke-box personnel !

Infos pratiques : « Insert Coins » à la Monnaie de Paris, 11, quai de Conti, Paris (6e). Jusqu’au 30 juin. Ouvert du mardi au dimanche de 11 h à 18 h, nocturne tous les mercredis jusqu’à 21 h. Tarifs : de 6 € à 12 € (incluant 10 jetons). Accès : métro Saint-Michel (ligne 4), gare de Saint-Michel–Notre-Dame (RER B et C). Plus d’infos sur monnaiedeparis.fr

La Monnaie de Paris sur le quai Conti dans le 6e arrondissement / © Monnaie de Paris
La Monnaie de Paris sur le quai Conti dans le 6e arrondissement / © Monnaie de Paris

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