Société
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Ma cité va briller, le challenge parti de Garges et parvenu jusqu’au Maroc

Le #GargesCleanChallenge à Garges-lès-Gonesse / © Espoir et Création
Le #GargesCleanChallenge à Garges-lès-Gonesse / © Espoir et Création

Lancé dans la torpeur de l'été à Garges-lès-Gonesse dans le Val-d'Oise, le challenge "Ma cité va briller" visant à inciter les jeunes à collecter les détritus dans la rue s'est rapidement répandu à travers les réseaux sociaux. Fondatrice d'Espoir et Création, association à l'origine de cette initiative, Hind Ayadi nous en détaille la philosophie.

Comment est né le challenge “Ma cité va briller”?

Hind Ayadi : Les jeunes de Garges-lès-Gonesse, où est née l’association Espoir et Création en 2008, avaient déjà l’habitude de faire des maraudes avec nous. Avec « Ma cité va briller », il s’agissait de les responsabiliser à la sauvegarde et à l’entretien de leur environnement quotidien. La vie dans les cités n’est pas toujours simple, mais être entouré de déchets n’aide pas à positiver. Mais cette négligence à l’égard du cadre de vie s’observe partout. Ce n’est pas propre aux quartiers populaires. L’éco-citoyenneté est le fondement de notre association. Nous organisons de nombreux ateliers pour tous âges comme la customisation de meubles de récup’ et cultivons un jardin partagé bio. L’objectif est de sensibiliser à l’écologie et de renouer des solidarités dans le quartier. 

Depuis le premier challenge, le 31 juillet dernier à Garges-lès-Gonesse, le succès a largement dépassé le Val-d’Oise…

On ne pensait pas que cela prendrait une telle ampleur ! Au début, ce sont des amis des associations environnantes qui ont lancé le challenge dans leurs quartiers, puis c’est vite devenu viral sur les réseaux sociaux. En un mois, une quarantaine de villes françaises ont rejoint le mouvement. Et récemment, même le Maroc et l’Algérie ont suivi. On recense tout sur la page Facebook d’Espoir et Création. Il existe tant de challenges débiles en ligne que ça fait du bien lorsque ceux qui ont du sens touchent aussi largement.

En quoi les réseaux sociaux peuvent-ils être un levier pour sensibiliser et mobiliser les jeunes sur des enjeux majeurs comme l’écologie ?

Certains jeunes des cités sont bruyants et turbulents car ils s’ennuient. Il faut les canaliser avec des actions utiles et valorisantes. Suite à la mort d’un ado chez nous en 1994, on a assisté à une série d’émeutes. Le nom du challenge est une référence au film Ma 6-T va crack-er de Jean-François Richet sorti en 1997, dont la dernière scène fut d’ailleurs filmée à Garges. Afin d’attirer l’attention des ados, nous avons détourné les codes des challenges qu’ils se lancent sur Facebook, Instagram ou Snapchat pour les inciter à devenir des acteurs positifs de leur environnement. Ils ont immédiatement jouer le jeu, ce qui n’était pas évident car en général ce sont surtout des adultes ou des enfants qui participent aux nettoyages collectifs. D’ailleurs, ça me gêne toujours de voir des  petits avec des pinces pour ramasser les déchets des plus grands.

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