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Montez à bord des soirées Ligne 15

Ligne 15, c'est un collectif de teufeurs qui ambiance le Grand Paris à coup de soirées tout en cherchant à mettre en avant les projets locaux en matière de musique, de gastronomie et d'art. Nous avons échangé avec eux avant leur prochaine "Cantine musicale" samedi à Montreuil.

Soirée Ligne 15 / © Ligne 15

On vous retrouve tous les jeudis place de la République et ce week-end vous serez à Montreuil. Le Grand Paris vous inspire ?

Ligne 15 : Après un hiver passé au cœur de Paris, nous sommes en effet contents de retrouver les grands espaces, surtout un lieu inédit pour nous : la Marbrerie. C’est un test et nous espérons pouvoir y implanter une résidence Ligne 15 plus tard dans l’année. Mais nous allons déjà essayer de faire de cette première une belle fête avant de réfléchir à la suite. Quant au Grand Paris, les différents membres de notre équipe l’ont toujours arpenté au gré de leurs pérégrinations. Du 6b aux teufs en forêt en passant par les squats de proche banlieue, cela fait déjà des années que l’on franchit le périphérique. Auparavant, l’enjeu pour nous était d’arriver à bouger le public associé aux musiques que nous aimions hors de ces frontières imaginaires, notamment avec le projet 75021 ou les premières soirées Sonotown par exemple. Aujourd’hui, les gens le font naturellement, il ne nous reste plus qu’à trouver des lieux sympas et y organiser des fêtes. C’est plus simple ! 

A lire : « Avec la fête, on repousse les frontières de Paris »

Il y a 5 ans, on disait que la nuit était morte à Paris. Quelle est maintenant votre vision de la fête dans le grand paris ?

Oui « on disait »… Mais il nous semble que ce point de vue était exagéré. C’est celui d’un certain milieu musical, la techno minimale, qui a commencé à s’ennuyer, à tourner en rond, jusqu’à découvrir Berlin. Le fait que c’est un gros milieu avec beaucoup de clubs et un large public a contribué à répandre cette idée. Dans les fait, l’état de la nuit varie selon les milieux et les styles musicaux. Dans la bass music, il y a 5 ans, c’était plutôt l’âge d’or que la mort. Dans d’autres, comme pour le milieu des soundsystems, rien n’a beaucoup changé. Dire que la nuit à Paris était morte il y a 5 ans, c’était un peu excessif. Il est vrai cependant que les pouvoirs publics semblent prendre conscience de l’importance de laisser une plus grande liberté à la fête. En permettant à des associations d’investir des friches, cela recrée du tissu social dans des quartiers qui pour le coup étaient vraiment un peu morts. Mais ces améliorations restent toutefois à tempérer. Il y a encore énormément de lieux qui ferment sur plaintes de voisinage ou juste parce que les charges à Paris sont impossibles à tenir. Certaines choses ont changé, mais dans l’ensemble, il est encore difficile de s’installer durablement dans cette « nuit parisienne ». 

Quelle est votre conception de la fête ?

Nous défendons l’idée d’une fête plus simple et inclusive. Inclusive car nous proposons des évènements abordables, souvent gratuits, où nous vendons des produits de qualité comme de la bière naturelle par exemple, le tout à un prix juste. Nous travaillons presque exclusivement avec des collectifs, djs et musiciens locaux, faisant la part belle aux jeunes en recherche de premières scènes. Simple car le but pour nous n’est pas de rassembler 2000 personnes en alignant 3 scènes suréquipées de sonos Funktion-One. Notre objectif est tout simplement de proposer un espace agréable à investir de manière festive le temps d’un après-midi ou d’une nuit. Le tout à échelle humaine et en mettant l’accent sur des détails qui font toute la différence. Au 6b l’année dernière nous n’avions qu’une sono de taille moyenne mais un grand espace avec un terrain de foot, des tables de ping pong, des jeux pour enfants, etc. Idem chez Les Grands Voisins dans le 14ème arrondissement. Avoir des parents qui viennent boire une limonade ou une bière à 15h, pendant que leurs enfants font des pâtés de sable, avant que ceux-ci ne laissent naturellement la place aux danseurs vers 19-20h, c’est ce qui illustre parfaitement le type d’atmosphère que nous aimons. L’idée de Ligne 15 au final est simple : proposer aux gens de venir passer un moment agréable en notre compagnie dans un lieu cool avec de la bonne musique, de la bonne bouffe et de la bonne bière. L’idée de Grand Paris vient en parallèle au final. Le Grand Paris va se faire de toutes façons. C’est de plus en plus une réalité sociale, économique, administrative, politique. Nous sommes si nombreux sur un si petit territoire que demain les frontières imaginaires entre la banlieue et le centre disparaîtront d’elles-mêmes. Nous faisons juste de notre mieux pour participer à accélérer le mouvement à notre manière.

A lire : La Marbrerie, l’antre underground de Montreuil

La Marbrerie à Montreuil / © Fiona Forte

Pourquoi avoir choisi la Marbrerie et quelle programmation avez-vous concocté samedi ?

La Marbrerie était une évidence pour nous. Dès son ouverture, les Montreuillois l’ont tout de suite adoptée pour son atmosphère libre et festive. Il suffit de voir le lieu, haut de plafond et composé de plusieurs recoins et balcons pour avoir envie d’y organiser une fête. Pour ce qui est de la programmation, on s’est fait plaisir. Nous n’avons en effet jamais été aussi pluridisciplinaires avec Ligne 15 : de la musique sous toutes ses formes avec entre autres un concert de funk du légendaire groupe Azymuth et un set d’un de nos djs favoris, Hugo Mendez ; des stands fooding proposés par The Beast ainsi que des bières Demory et le super bar à cocktails Lulu White. C’est ce genre de mélanges que nous proposons à la Cantine musicale ! 

 

Infos pratiques : La Cantine musicale, samedi 15 avril de midi à 2 du mat à la Marbrerie, 21 rue Alexis Lepere, Montreuil (93). Entrée : 10€ (entrée libre jusqu’à 18h). Plus d’infos sur Facebook

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