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L’écrivain Rachid Santaki fait partager son amour des dictées au Stade de France

Rachid Santaki / ©  Jean-Fabien Leclanche pour Enlarge your Paris
Rachid Santaki / © Jean-Fabien Leclanche pour Enlarge your Paris

Le 31 mars, l'auteur de polars, qui a organisé plus de 150 dictées depuis 2013, battra le record du monde de la plus grande dictée au Stade de France. En attendant, le photo-journaliste Jean-Fabien Leclanche s'est promené avec lui dans les rues de Saint-Denis.

 

On s’est donné rendez-vous à l’Étoile du Nord, un lieu signé Thierry Marx qui a pour ambition de “réinventer l’esprit des buffets de gare d’autrefois”. À ceci près qu’à la porte d’entrée du bistrot étoilé, un agent de sécurité taille XXL filtre silencieusement l’accès à la carte du chef. La gare du Nord est un endroit improbable. On y croise des destins brisés, d’autres qui attentent leur destination sur un bout de quai. Aujourd’hui, je pars faire un tour à Saint-Denis en compagnie de l’écrivain Rachid Santaki. Malgré un agenda ultra chargé, l’organisateur de la plus grande dictée du monde, qui se déroulera le 31 mars prochain au Stade de France, m’a consacré un peu de son temps pour une balade à la cool dans sa ville fétiche.

Santaki est un drôle de personnage, simple et authentique. Auteur de romans noirs dont plusieurs se déroulent à Saint-Denis, il se définit volontiers comme un entrepreneur. En 2003, il créé le magazine gratuit 5Styles, dédié à la culture hip hop et totalement financé par des fonds privés. Une aventure qui durera 8 ans avant que Rachid ne décide d’embrasser définitivement les mots et l’univers de la fiction. Si ses romans feront de lui le “Victor Hugo du ghetto”, ses désormais célèbres dictées populaires le transformeront d’office en “Bernard Pivot des banlieues”. C’est justement pour parler de tout ça que nous avons rendez-vous.

Rachid arrive avec un très léger retard. Il s’excuse gentiment car il vient directement du 13e où il coordonne en partie la folle organisation de la dictée qui va le faire entrer officiellement au Guinness Book des records. L’œil rivé sur son smartphone, il checke régulièrement le nombre des inscrits. À sa grande surprise, le chiffre augmente de façon exponentielle heure après heure. Ce record s’annonce fou : plus de 1400 participants, un stade mythique et une armée de correcteurs prêts à viser les copies en moins de 30 minutes. On a les défis qu’on mérite. Confortablement installés dans un train à moitié vide à cette heure de la journée, et alors qu’il vérifie une fois encore l’état des inscriptions, je le questionne sur la genèse de cette success-story inattendue.

Rachid Santaki dans le train pour aller de la gare du Nord à Saint-Denis / ©  Jean-Fabien Leclanche pour Enlarge your Paris
Rachid Santaki dans le train pour aller de la gare du Nord à Saint-Denis / © Jean-Fabien Leclanche pour Enlarge your Paris

 

Des dictées sans notes

« J’ai lancé les dictées grâce à Olivier Klein qui est aujourd’hui président de l’Anru (Agence nationale pour la rénovation urbaine) et qui était aussi le maire de Clichy-sous-Bois. À sa sortie en 2013, j’avais dédié mon livre Flic ou caillera à Zyed et Bouna. À l’époque le frère de Zyed me lisait et il se trouve qu’il organisait une dictée à Clichy-sous-Bois. On m’a alors proposé de venir lire un extrait du Petit Prince pour cet événement. J’y suis allé et je me suis retrouvé face à 60 personnes alors que la prise de parole en public n’était pas trop mon délire. Accompagné par Olivier Klein et une personne de la bibliothèque municipale, j‘ai donc lu le texte et je l’ai relayé sur les réseaux sociaux. C’est comme ça que le projet d‘organiser à mon tour des dictées est né. On le refait une fois, on attend 30 personnes et on se retrouve face à 250 participants. Rebelotte à Saint-Denis avec les mêmes scores. Depuis, ça ne s’est plus arrêté et je dois maintenant en être à plus de 150 dictées. On a beaucoup rafraîchi l’image qu’on se fait de cet exercice. Déjà il n’y a pas de notes, pas de sanction. On est là avant tout pour s’amuser. Les participants s’applaudissent entre eux. Tout le monde se remercie d’être venu. On dédramatise. Il suffit ensuite de lire le texte pour que tous conviennent que l’expérience est drôle et que l’on passe un bon moment. Ça fonctionne parce que l’exercice est déconnecté de son origine scolaire. De même, quand j’interviens en maison d’arrêt, ça me sert un peu de lieu de répétition pour les grandes dictées, comme pour un concert. Tu viens, tu rencontres les gens, tu échanges avec eux, tu les rassures en fonction de leur situation ou de leur niveau. Ce qui fait qu’une fois sur scène, face à des centaines de personnes, tu deviens maître de la situation, un peu comme un chef d’orchestre. C’est donc vraiment une question d’approche. D’ailleurs tout le monde s’exerce à la dictée : dans les clubs du troisième âge, les seniors font des dictées. Les fans de Pivot en font aussi. J’ai un pote qui avait gagné les Dicos d’Or, il en a conservé une certaine nostalgie. Nos dictées c’est pareil, sauf qu’elles s’adressent vraiment à tous : aux gamins des écoles comme à leurs parents. Il suffit simplement de supprimer les notes pour sortir de l’école. Ce n’est pas un miracle, juste un outil qui, dès lors qu’on élimine toute notion de sanction, peut se transformer en élan. Les portes s’ouvrent et les gens le vivent comme un véritable encouragement« .

« Organiser une dictée géante au Stade de France était de l’ordre du rêve. Mon roman Les Princes du Bitume se déroule pendant la construction du stade et au moment de la coupe du monde. Symboliquement, la coupe du monde 1998 à Saint Denis, c’est un truc de ouf. Donc, quand j’ai commencé à faire des dictées, mon imaginaire m’a naturellement guidé jusqu’au parvis du Stade de France . À un moment, j’ai pensé faire la plus grande dictée du monde à Aubervilliers dans les docks des Magasins Généraux de Paris et on m’a finalement proposé le Stade de France. La Ville et le stade ont totalement joué le jeu et le projet s’est concrétisé, même si les choses se sont faites un peu tardivement. L’affiche est arrivée tard et lorsque je me suis rendu compte qu’il me fallait aller chercher 1400 personnes, je me suis dit qu’il allait falloir être costaud. Finalement en 24 heures il y a eu plus de 500 partages sur les réseaux et d’après ce que je vois, on affiche déjà complet. La dictée sera assez courte car on doit tenir compte de la correction. Le déroulé se fait de la façon suivante : tu as l’accueil des participants, l’introduction à la dictée, la lecture de la dictée elle-même, puis le ramassage des copies en vue de la correction. Pour 1400 personnes on va avoir entre 150 et 200 correcteurs. Il va falloir réaliser la correction en 20 minutes. D’habitude on le fait à la cool mais là ça va être de la F1. On récupère les copies des adultes d’abord puis celles des autres catégories : écoliers, collégiens, lycéens, personnes en situation de handicap et peut-être même un groupe dédié aux associatifs. En gros, c’est une organisation très technique. La correction ça va être la guerre, parce que c’est le nerf de l’événement. Mais comme d’habitude, il n’y aura toujours pas de système de notation. Tu vois, depuis 4 ans et demi, on a fait la dictée des quartiers, l’euro dictée et à présent la dictée géante. On a envie de faire ça dans des lieux inédits. Grâce au viral, il devient possible de mobiliser énormément de gens. »

Rachid Santaki
© Jean-Fabien Leclanche pour Enlarge your Paris

 

La rencontre avec Saint-Denis

« La première fois que j’ai rencontré Saint-Denis c’était en 1987, après une ré-orientation en collège. Je suis de Saint-Ouen à l’origine mais c’est là que j’ai découvert la boxe thaï, puis la culture hip-hop. C’est avec les années que j’ai découvert Saint-Denis car il y a vraiment plusieurs villes dans la ville. Saint-Denis compte 14 quartiers plus le Stade de France. Et avec l’arrivée des nouveaux transports la ville évolue super vite. On parle souvent de la dureté de la vie en banlieue mais comparativement, je trouve que Paris c’est violent. C’est dur en termes de rythme, surtout quand tu as des gamins. Finalement, quand tu vas un peu en périphérie, comme à Montreuil ou ici, tu as de l’espace. Ces lieux sont des pépites. Les gens qui viennent y vivre et qui achètent se rendent compte que c’est un peu le Far West. T’as pas forcément de vie associative. À Saint-Denis, il y a le 6b mais il est déconnecté et dans un autre délire. Il existe d’autres spots où les publics vont se mélanger plus ou moins. Il y a un mec que j’aime bien et dont je fais volontiers la promo. C’est Rudy, il fait des crêpes. C’est ouf. Ce mec, c’est une bombe atomique. Donc tu vois, il existe des lieux et des moments où les gens se croisent. Il y a aussi l’identité. Quand tu arrives à Saint-Denis ou à Montreuil, la ville a déjà une histoire que tu t’appropries à ton tour avec le temps. Il y a un côté village. Et si tu es ouvert d’esprit, à Saint-Denis tu rencontres plein de gens. »

Je demande à Rachid s’il connaît un peu la vie nocturne de Saint-Denis, qui hante aussi son univers littéraire.

« Saint-Denis la nuit, c’est un autre monde. Je vais pas te raconter que c’est le pays des bisounours. Je connais le monde de la nuit pour avoir souvent collé des affiches dans la rue. Mais ça ne va pas plus loin que ça, je préfère la petite vie de famille. Mes polars ne parlent pas de mafia mais plutôt de personnages qui essaient de faire de l’oseille dans une économie parallèle. Là, tu vois, on est sur le parvis de la gare. Tu as des gens qui survivent en vendant des brochettes, d’autres qui survivent avec du trafic de cigarettes. Pour moi, ils sont dans la débrouille. Dans mes polars, je prends souvent des personnages qui évoluent dans un environnement décalé. J’ai mis en scène un voleur à la ruse qui ne voulait pas vendre de coke et qui a plutôt décidé de voler les gens en se glissant dans la peau de personnages fictifs. J’ai aussi imaginé un petit, bon à l’école, mais qui veut aller dans un truc pour lequel il n’est pas fait. Il vend du shit et il va vouloir prendre les patins du grand dans son quartier, sans y arriver. Où encore un type qui se retrouve un jour avec un magot qui ne lui appartient pas après une tentative de flag. »

Le canal Saint-Denis / © Jean-Fabien Leclanche pour Enlarge your Paris
Le canal Saint-Denis / © Jean-Fabien Leclanche pour Enlarge your Paris

 

Le canal Saint-Denis, boulevard aquatique

« C’est un axe direct entre le Stade de France et la porte de la Villette. Du coup je le prends plutôt en vélo. Quand je cours par contre, aller-retour entre chez moi et la Villette, je me fais un 10 bornes tranquille. En 50 minutes c’est fait. Je n’avais jamais vraiment fait attention à l’aménagement du canal, j’allais simplement m’y changer les idées. Maintenant les gens viennent courir, certains font même des pique-niques. »

Le temps de traverser l’axe du tramway, on se retrouve dans la rue du chapiteau Raj’ganawak. C’est un petit cirque alternatif avec un dôme aux allure de yourte dirigé par une femme, Camo. Elle s’occupe d’alphabétisation et a notamment tissé des liens forts avec la population Rom de Saint-Denis. Rachid ne connaît pas ce lieu, me questionne sur son fonctionnement, observe la façade peinte. On s’engouffre rapidement dans une perpendiculaire qui débouche plus loin sur la rue de la République, rebaptisée “rue de la rep” par les Dyonisiens. Des deux côtés du trottoir, les immeubles sont insalubres. Ils tiennent à peine debout. Les promoteurs ne sont pas encore passés par là et ces immeubles borgnes sont propices aux activités douteuses des marchands de sommeil. La tristement célèbre rue du Corbillon est à quelques mètres. Symbole des attentats du 13 novembre, elle est aussi l’exemple de cette activité illégale. Nous passons devant la façade entièrement recouverte de slogans, sans avoir pour autant l’envie de commenter ni le lieu ni les faits.

La tristement célèbre rue du Corbillon / © Jean-Fabien Leclanche pour Enlarge your Paris
La tristement célèbre rue du Corbillon / © Jean-Fabien Leclanche pour Enlarge your Paris

« C’est Banga, non ? »

Une bouille d’enfant à bonnet bleu surgit dans une expression un peu tragique. Je saisis l’occasion pour connaître les goûts de Santaki en matière de street art. « Lui c’est Banga, non ? Si, c’est Banga, il est de Saint-Ouen. On va regarder la signature. Celui que je connais c’est Marko, t’as aussi Swen. Ah, c’est Guaté Mao, je ne le connais pas. Je ne suis pas spécialement sensible au street art, plutôt aux blases des mecs parce que je connais certains d’entre eux. Disons que ça m’intéresse dans la mesure où ça appartient à la culture hip-hop. Tu connais la marque Wrungce sont des potes… À l’origine ce sont des mecs issus du graffiti, c’est TPK. » Rachid cherche des photos dans son smartphone pendant un moment. Il finit par trouver une fresque old school, réalisée dans les règles de l’art du graffiti à l’américaine. “Quand tu dis street art, pour moi, c’est large. Le père d’un gamin que je vois en atelier théâtre a justement une asso dont le but est d’occuper les murs avec du street art. Et dans le 13e, quand tu sors du côté de la rue à François Mitterrand, tu vois ce qu’il a fait. C’est un rat géant, composé à partir de déchets et de plastiques. C’est une commande. De l’éphémère sur des trucs en démolition. »

Oeuvre de Guaté Mao /  Jean-Fabien Leclanche pour Enlarge your Paris
Oeuvre de Guaté Mao / © Jean-Fabien Leclanche pour Enlarge your Paris
 

La rue de la Rép, le coeur de Saint-Denis

Nous voilà dans la fameuse rue de la République. Nous sommes vendredi et l’espace public qui, d’habitude, grouille de vie et de marchands à la sauvette, est semi désert. « Aujourd’hui on est vendredi et du coup c’est plus calme. La prière a lieu aux alentours des 12h30 – 13h00. Quand tu vas à la mosquée, l’imam débute par un prêche d’une demi heure avant la prière, ce qui fait que tu as une coupure jusqu’à au moins 14 heures. Là, on rentre dans le centre-ville. Il est piéton depuis quelques années déjà. La rue de la Rép, c’est juste un accès mais c’est vraiment l’axe qui traverse la ville. C’est pas tant pour les commerces, c’est surtout un lieu de passage, un lieu de vie à parcourir à pied ou à vélo. Comment je kiffe de traîner ici. »

La rue de la République / © Jean-Fabien Leclanche pour Enlarge your Paris
La rue de la République / © Jean-Fabien Leclanche pour Enlarge your Paris

Vendredi, jour de marché

Rachid veut à présent me faire visiter Groomers, un barber shop situé à proximité de la basilique. Le vendredi à Saint-Denis est aussi un jour de marché. Peu fréquenté à cet horaire, on décide de le traverser. Rachid se fraie un chemin en s’excusant poliment auprès des dames à larges cabas que sa silhouette de géant bouscule involontairement. « C’est le plus grand marché d’Île-de-France car il se poursuit sous forme de marché couvert », me dit-il tout en admirant au loin l’architecture de verre et de métal de la grande halle.

Aux abords du marché, Rachid, amusé, pointe du doigt l’architecture des immeubles du cœur de ville et plaisante à propos leur conception particulièrement anguleuse. C’est du Renaudie, dont on retrouve également de nombreuses réalisations à Ivry-sur-Seine ainsi qu’à Aubervilliers. « Ah c’est lui qui a fait ça ? C’est chelou. Ah mais ouais, je n’avais pas fait le lien mais c’est la même chose qu’à La Maladrerie. C’est très bizarre car regarde les angles, tu fais comment quand t’es chez toi ? Comment tu meubles ? »

Immeubles Renaudie /  © Jean-Fabien Leclanche pour Enlarge your Paris
Immeubles Renaudie / © Jean-Fabien Leclanche pour Enlarge your Paris

L’esprit entrepreneur

« On va juste voir si mon pote est là. Ah mais y’a pas un chat, c’est blindé d’habitude. Il est sympa ce lieu, ils ont tout refait. Auparavant, c’était une boutique Courir. Je trouve que Groomers apporte quelque chose à la ville. Ils ont ouvert il y a un an et demi environ. J’aime bien, c’est frais, c’est vivant. Ils kiffent l’entreprenariat. J’ai rencontré le fondateur sur une formation où j’intervenais en tant qu’entrepreneur, dans un module qui s’appelait “Je me suis planté, et alors ?” L’idée étant de pouvoir transmettre à partir de l’expérience de ses propres erreurs. L’entrepreneur, c’est souvent un mec qui va se planter et qui doit être capable de capitaliser là-dessus. En France, on a l’habitude de dire que l’échec est une chose grave alors que c’est avant tout un acte formateur. Moi je me suis planté grave. J’ai fait que ça. Déjà, je raconte toutes les erreurs que j’ai pu faire avec le magazine 5Styles. Comme de se lancer sur un nom sans réfléchir. Rien que ça c’est une galère. Tu ne sais pas si tu dois le prononcer en français ou à l’anglaise. Il faut aussi réfléchir correctement au projet, à son sens véritable, à sa viabilité, à la façon dont tu communiques.« 

Groomers / © Jean-Fabien Leclanche pour Enlarge your Paris
Groomers / © Jean-Fabien Leclanche pour Enlarge your Paris

No Photo

« Juste là, tu ne prendras pas de photos. La rue de l’Émaillerie c’est un point de vente. »

Halte bretonne

Situé entre le centre administratif et l‘arrière de la basilique Saint-Denis, La Bigoudène Café est tenu par Rudy, un ancien cadre d’Intermarché qui a décidé de développer sa propre marque de produits bretons. Il y règne un esprit familial et bon enfant et Rachid Santaki est ici chez lui. On décide de déguster une véritable galette de blé noir, accompagnée d’un authentique Breizh Cola. Rachid papotte avec Rudy et sa femme jusqu’à ce qu’un ami d’enfance entre à son tour et vienne s’installer face à nous. Et que pensez-vous que puissent se raconter deux Dyonisiens lorsqu’ils se rencontrent ? Rachid en profite pour inviter son pote et ses enfants à la grande dictée. Il viendra, c’est promis…

La Bigoudène Café / © Jean-Fabien Leclanche pour Enlarge your Paris
La Bigoudène Café / © Jean-Fabien Leclanche pour Enlarge your Paris

Détour chez Folies d’Encre

Avant de rejoindre Paris, Rachid me propose de faire un dernier crochet par la librairie Folies d’Encre pour y acheter quelques-uns de ses livres. L’enseigne, fondée par Jean-Marie Ozanne, existe également à Montreuil et produit Vox, un festival urbain de lecture à voix haute. Rachid Santaki a d’ailleurs été publié en 2013 par Folies d’Encre. Pour Vox, il a imaginé Triple XL, une histoire terrible qui traite de l’obésité et de la violence que subissent ceux qui en souffrent au quotidien. « Ce texte a été lu par des comédiens à l’occasion du festival. C’est pour cette raison que c’est un format court, une nouvelle. C’est un texte speed, je l’ai conçu comme un court métrage. Il faut savoir que c’est une adaptation du film Precious qui traite de l’obésité. J’ai traité de ce sujet parce que j’avais une pote qui était obèse, avec un parcours de ouf mais totalement inverse à celui du personnage de Triple XL. C’est un texte hyper violent comme les gens sont violents. Dans le texte tu pourrais penser que je suis méprisant envers le personnage mais je montre juste la réalité de la violence subie, du regard porté. Une meuf obèse est plus maltraitée par la société actuelle qu’un toxicomane. Boulette, mon premier long métrage en préparation, traitera de ce sujet mais en mode feel good. C’est un vrai sujet. »

Infos pratiques : La dictée géante du 31 mars au Stade de France est complète. La prochaine aura lieu à Aulnay-sous-Bois le 14 avril. Plus d’infos sur ladicteegeante.com

Librairie Folies d'Encre / © Jean-Fabien Leclanche pour Enlarge your Paris
Librairie Folies d’Encre / © Jean-Fabien Leclanche pour Enlarge your Paris

 

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